Un producteur de camerise rafle la bourse de la relève agricole

ACCOMPAGNEMENT – Le CLD Haute-Yamaska et ses partenaires financiers ont remis une bourse d’accompagnement de 10 000 $ à Manuel Gosselin, un producteur de petits fruits de Sainte-Cécile-de-Milton spécialisé dans la culture de la camerise.

Ce petit fruit de couleur bleue, qui pousse à l’état sauvage au Japon et en Russie, est encore peu connu au Québec. Il y a dix ans, personne n’en avait encore entendu parler.

«On dénombre actuellement une centaine de producteurs de camerise québécois. Plus de 460 000 plants ont été mis en terre ces dernières années, mais la production annuelle ne dépasse guère les 20 000 livres. Il faut dire que les plants sont jeunes et ne produisent pas encore à leur pleine capacité», indique le copropriétaire de la ferme Les Petits fruits du Clocher.

Manuel Gosselin est fils de cultivateur et ingénieur de formation. Il est présentement à l’emploi de NSE Automatech, une entreprise de Granby oeuvrant dans l’usinage de précision.

«Mon père exploitait une ferme laitière, à Montmagny, jusqu’en 1995. Il a par la suite fait l’acquisition d’un verger à Roxton Pond et cultivé la pomme, le bleuet et la framboise pendant huit ans», précise le récipiendaire de la Bourse d’accompagnement à la relève agricole.

Pour Manuel Gosselin, son épouse, Érica Kohl Bradley et son père, Serge Gosselin, l’aventure a débuté en 2010 avec l’achat d’un vieux verger à Sainte-Cécile-de-Milton, près de l’église. Les trois copropriétaires de l’entreprise ont mis en terre 2 000 plants de camerise en 2011, 3 500 en 2013 et 1 700 autres l’an dernier. On parle d’un investissement dans les six chiffres.

«Nous avons acheté 7 200 plants à 5 $ l’unité. Il faut également compter le coût d’acquisition de la ferme, puis les sommes requises pour la mise en place d’un système d’irrigation et l’installation d’une clôture à chevreuils», explique M. Gosselin.

En pleine croissance

Les 2 000 plants d’origine ont produit 1 200 livres de camerises l’an dernier et devraient être encore plus généreux cette année. Les 3 500 plants de 2013 entreront également en production en 2015, ce qui laisse entrevoir une bonne récolte.

«Quand nos camerisiers auront atteint l’âge adulte, on devrait être en mesure de récolter huit livres par plant et ce, pendant une vingtaine d’années», signale le producteur de Sainte-Cécile.

La ferme Les Petits fruits du Clocher est accessible pour de l’autocueillette, depuis l’an dernier, de la mi-juin à la Fête nationale.

«La camerise se consomme à l’état frais ou sous forme de produits transformés. Nous invitons les gens à venir goûter et cueillir le premier petit fruit de l’été», lance M. Gosselin.

Les consommateurs peuvent se procurer de la camerise séchée, de la confiture de camerise et du chocolat à la camerise à la Ferme Miner (Granby) et au Verger de la colline (Saint-Cécile).

«Avec la subvention de 10 000 $, nous entamerons un processus de conditionnement et de mise en marché qui nous permettra de faire connaître la camerise, d’écouler notre production  et, d’éventuellement, pouvoir en vivre», résume le producteur de 30 ans. 

Un petit fruit à découvrir!

. Petit fruit indigène du Japon et de la Russie

. Réputé pour ses propriétés antioxydantes

. Implanté au Québec depuis dix ans

. Une centaine de producteurs québécois

. Cueillette de la mi-juin à la Fête nationale

. Le camerisier s’apparente au plan de bleuet

. Espérance de vie de 20 à 25 ans.