Le camion-échelle de Waterloo ne fonctionne plus

INCENDIE. Depuis le mois de novembre dernier, le camion-échelle de Waterloo n’est plus fonctionnel si bien qu’en cas de feu, c’est le véhicule incendie de Bromont qui doit intervenir en sol waterlois. Un investissement d’un demi-million est prévu en 2015 pour pallier cette situation qui est loin d’être idéale.

Réparations, peinture, remaniements. Malgré les nombreuses cures de jeunesse effectuées au fil des ans, le camion-échelle de Waterloo, un modèle 1963, est à bout de souffle. Si bien qu’il a rendu l’âme en novembre dernier.

«Il est très âgé. On a beau avoir investi… Il est fatigué. Il a donné ce qu’il avait à donner. Il a quand même bien servi les pompiers», indique Pascal Russell, le maire de Waterloo. Le vénérable camion ne fonctionne tout simplement plus et son âge avancé fait qu’il est impossible de le faire réparer. «On essaie d’avoir des morceaux, mais ils n’en font plus. Et impossible d’avoir du service pour. Et l’échelle est tellement vieille qu’on ne peut même plus la faire certifier», ajoute le maire Russell. Et le camion n’est plus assurable vu son état. «On est rendu à la croisée des chemins», poursuit M. Russell. Patrick Gallagher, directeur du Service des incendies de Waterloo, raconte que la pièce à l’origine de la problématique mécanique a dû être remontée à Détroit, il y a environ cinq ans. «C’est un camion d’origine, fait par la famille Thibault. On ne trouve plus de pièce», confirme-t-il.

Achat d’un nouveau véhicule

Waterloo est partenaire avec cinq autres municipalités en matière de sécurité incendie. La facture sera divisée entre les six municipalités et Waterloo assumera la moitié de l’addition. «On en a discuté lorsqu’on a fait le budget et elles étaient d’accord qu’on puisse faire un investissement pour acheter un camion-échelle autopompe», souligne l’échevin.

Dans son plan triennal d’immobilisations, la Ville de Waterloo a prévu la somme de 500 000$ en 2015 pour acheter un camion-échelle autopompe.

«Depuis que nous sommes entrés en poste, on a toujours pris deux anciens véhicules et combiné les caractéristiques de deux véhicules en un. C’est pour ça qu’on est rendu avec quatre véhicules», explique le maire. Or, l’objectif ultime est d’en avoir seulement trois. Ce qui veut dire que l’autopompe Freightliner 1996, dont le châssis est délaminé, va être mise au rancart lorsque le nouveau camion sera arrivé en caserne. «On continue notre plan de renouvellement de flotte. On va être passé de six camions à trois», souligne M. Gallagher. «On aurait une autopompe de première intervention, un camion-citerne et un camion-échelle autopompe, ce qui fait en sorte qu’on aurait trois véhicules polyvalents et on diminuerait la flotte de véhicules», poursuit le magistrat municipal. Cela permettra entre autres de réduire les coûts d’entretien, d’immatriculation, d’assurances et de certification. Idéalement, le nouveau camion-échelle autopompe serait un véhicule usagé, mais qui aurait moins de cinq années de service. «Un neuf, c’est un million», précise Pascal Russell.

Avec l’acquisition de ce nouveau camion, la flotte de camions incendie de Waterloo sera complète pour plusieurs dizaines d’années, mentionne Patrick Gallagher.

Intervention

Leur camion-échelle actuel n’étant plus fonctionnel, les pompiers de Waterloo doivent demander l’aide de leurs confrères de Bromont lorsqu’un appel nécessite l’intervention d’un camion-échelle.

«Si le camion de Bromont est sorti [ou non disponible], on appelle Granby, mais Granby, c’est 20-25 minutes de délai. Ce n’est pas à la porte…, mais on y va selon les moyens du bord pour demander de l’aide», convient Pascal Russell.

Ce fut notamment le cas le 2 décembre dernier lorsque des cylindres de propane ont pris feu sur le toit de l’église Saint-Bernardin de Waterloo, et que des travailleurs, affectés à la réfection, étaient pris au piège.

«Avoir une attaque initiale avec l’entraide mutuelle, c’est loin d’être idéal, concède le directeur Gallagher. Aujourd’hui, les pompiers sont formés pour intervenir avec un camion ayant une échelle aérienne», précise-t-il en parlant notamment de la configuration de Waterloo (églises, CHSLD, bâtiments rapprochés, etc.). Le camion échelle est également important pour la rapidité d’intervention des pompiers et leur sécurité.  Des propos aussi tenus par le maire, notamment pour les interventions au centre-ville. «On le sort tout le temps parce que c’est plus rapide de monter sur le toit pour faire des ouvertures lors d’intervention. On a appris à intervenir avec ces véhicules-là, de sorte qu’on est beaucoup plus rapide et qu’on a une meilleure force d’attaque», explique le maire.

Patrick Gallagher précise que la location d’un camion-échelle pourrait être envisagée si Waterloo ne trouve pas rapidement un nouveau bolide qui répond à leurs critères.