Philippe Falardeau au Cégep de Granby

IMMIGRATION. Solidarité Ethnique Régionale de la Yamaska accueille près d’une centaine de nouveaux arrivants par année. Pour leur prochaine activité de financement, une soirée CINÉ-rencontre où le dernier film de Philippe Falardeau «Le Beau Mensonge» sera projeté, l’organisme a décidé d’inviter ni plus ni moins que le réalisateur.

Le 23 avril prochain, à l’Auditorium du Cégep de Granby, Solidarité Ethnique Régionale de la Yamaska (SERY) projette Le Beau Mensonge à 19h.

Sorti l’octobre dernier, The Good Lie, sous son titre original, relate l’histoire de jeunes réfugiés soudanais qui atterrissent aux États-Unis après avoir vu leurs familles être assassinées lors de la guerre civile et connu les camps de réfugiés. À leur arrivée en sol américain, une agente chargée de leur trouver un emploi (Reese Witherspoon) les prend sous son aile.

C’est par une volonté de reprendre un travail inachevé que Philippe Falardeau a décidé d’exploiter cette histoire vraie. « En 1994, je suis allé au Soudan du Sud comme caméraman pour l’ONF. J’accompagnais la réalisatrice Marie-Claude Harvey qui faisait un documentaire sur la famine et ça m’avait beaucoup marqué. Finalement, on avait dû fuir comme des voleurs en raison de la guerre civile», explique-t-il.

Finalement, 18 ans plus tard, il a eu une offre pour reprendre ce travail. « Monsieur Lazhar m’a fait connaitre aux États-Unis. J’ai eu des offres de producteurs aux États-Unis. Certaines ne m’intéressaient pas, d’autres qui, selon moi, n’était pas fait pour moi . Quand j’ai lu le scénario d’Un Beau Mensonge, j’ai su que j’allais pouvoir continuer le travail qu’on avait amorcé».

Applicable au Québec

Dans ce film où les horreurs du film sont relatées en première partie, les réfugiés soudanais tentent de s’intégrer à leur terre d’accueil. Un segment anecdotique présenté en douceur. Bien que l’histoire se déroule aux États-Unis, elle peut faire écho jusqu’à Granby.

«Ça aurait pu être au Québec. Dans la mesure où les immigrants, plus spécifiquement les réfugiés, sont forcés de quitter le pays pour plusieurs raisons, souvent insoutenables, ils arrivent ici et doivent s’adapter. Je donne des exemples de situations où ils doivent apprendre comment ça fonctionne et ils constatent entre autres que nous sommes une société plus individualiste. Ça m’intéressait de montrer à travers leurs yeux comment nous on est».

Philippe Falardeau, réalisateur

Afin de commenter le film, l’organisme à but non lucratif reçoit le réalisateur lui-même. Ce dernier s’attend d’ailleurs à une soirée de témoignages.

«Je trouve intéressante cette invitation parce qu’il va forcément avoir une clientèle immigrante lors de la projection. Je vais être là pour une période de questions-réponses, mais ça va peut-être provoquer des témoignages des personnes qui seront présentes», assure le réalisateur.

Les billets, au coût de 10$, sont disponibles chez SERY ou à la porte.

Tous les fonds seront remis à l’organisme.