Les travailleurs de la santé manifestent à Granby

AUSTÉRITÉ. Quelques dizaines d’employés du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska sont sortis sur le trottoir mardi midi dans le cadre d’une mobilisation provinciale. Les syndiqués dénoncent l’expiration de leur convention collective et l’entrée en vigueur de la réforme du réseau de la santé, la Loi 10.

La convention collective des 65 000 professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires des quatre coins du Québec, affiliés à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), arrive à échéance en ce 31 mars et les employés de la région n’y échappent pas. Mardi midi, quelques dizaines d’employés, sur les 750 représentés par la branche syndicale locale, ont manifesté leur mécontentement durant 13,5 minutes de leur heure de lunch. «C’est une première manifestation de quelques-unes qui suivront probablement», indique Sophie Séguin, présidente de la section Haute-Yamaska de la FIQ.

Les 13,5 minutes de manifestation ne sont guère étrangères à la demande de rattrapage salarial de 13,5% sur trois ans que demandent les travailleurs. Le gouvernement, de son côté, leur offre 3% sur cinq ans, dont un gel salarial pour les deux premières années. «En vingt ans, le salaire des employés du réseau de la santé a augmenté en moyenne de 1,37% par année alors que l’indice de la consommation a, en moyenne, augmenté de 2%. Le pouvoir d’achat des employés diminue», poursuit Mme Séguin.

L’entrée en vigueur de la Loi 10, la réforme Barrette, fait aussi partie des dénonciations. La FIQ croit que cette reconfiguration du réseau de la santé va détériorer les soins et les conditions de travail du personnel. «En 2005, il y a eu une réforme semblable et nous n’avons eu aucun bilan. Ce qui en ressort, c’est que le nombre de cadres, qui devait diminuer, a augmenté plus que le nombre de membres du personnel soignant», note Michel Mailhot, vice-président de la FIQ.

Dès le 1er avril, les syndiqués de la FIQ porteront un autocollant avec l’inscription «PL 10 – Triste jour pour le réseau de la santé» en guise de protestation.