L’équipe de camelots de l’Itinéraire à Granby s’agrandit

SOCIÉTÉ. Un second camelot s’est joint à l’équipe de l’Itinéraire à Granby. Samuel Lapointe-Chayer, 25 ans, vendra le magazine «qui fait du bien» à l’angle des rues Principale et Laval.

Après seulement quelques jours d’essais, le nouveau camelot assure qu’il «aime ça» et qu’il se sent «plus autonome». Il prévoit être fidèle au poste trois fois par mois, les mardis ou les vendredis.

Atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, Samuel Lapointe-Chayer n’a pas facilement accès au marché du travail, une condition pour être camelot de l’Itinéraire.

Grâce à cette initiative portée par le Groupe Actions Solutions Pauvreté (GASP), le jeune homme de 25 ans peut étoffer son curriculum vitae. Il a d’ailleurs déjà été camelot pour un autre journal. Il avait obtenu le titre de camelot du mois, précise-t-il le sourire fendu jusqu’aux oreilles.

En mars, Bertrand Derome était devenu le premier camelot de l’Itinéraire à Granby en s’installant devant le bureau de poste de la rue Principale. Il avait alors précisé qu’il le faisait pour «sensibiliser les gens à l’itinérance et à la pauvreté».

Outre l’apport financier, car 50% du prix de vente du magazine revient au camelot, le coordonnateur du GASP, Nicolas Luppens, constate les impacts positifs de cet outil de réinsertion sociale.

«Vendre l’Itinéraire devient comme une mission de vie. Les camelots interviennent sur un enjeu de société et s’identifient à une cause, l’exclusion sociale, qui leur redonne en contrepartie un sens à leur parcours de vie».

L’aspect non contraignant et sans pression de la vente les aident aussi à gagner en autonomie, souligne-t-il.

Coup de pouce du Partage Notre-Dame

L’accompagnement des camelots à travers cet outil de réinsertion sociale sera entrepris par le Partage Notre-Dame qui vient de se joindre à l’équipe. Les intervenants de l’organisme seront à la disposition des camelots pour les soutenir.

De plus, le Partage va faire le lien entre la maison-mère de l’Itinéraire qui a pignon sur rue à Montréal et les camelots de la région. «C’est vraiment bien parce que dorénavant les camelots n’ont pas à aller jusqu’à Montréal pour cueillir leurs copies. Ce sont des frais de moins et c’est bien moins compliqué», explique Nicolas Luppens.

Jugeant bon et intéressant, l’accueil de la population Granbyenne, Nicolas Luppens rapporte toutefois certains écarts. «C’est nouveau et différent pour certaines personnes. On entend parfois des gens leur crier d’aller se trouver un emploi. Pourtant, c’est ce qu’ils font. En étant camelot de l’Itinéraire, c’est une façon de mettre son pied dans l’engrenage et de relever les défis face à l’emploi».