Une vague de vol sévit sur les terres agricoles

VOL. Le président du syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Rouville, Yvon Boucher, dénonce une vague de vols et de méfaits commis chez les agriculteurs de la région.

«On est très vulnérables. C’est à ne rien y comprendre. On se fait voler que ce soit neuf ou usagé, dans les champs et quand c’est rangé. Il n’y a pas de recette miracle», déplore M. Boucher.

En l’espace de 10 ans, sa camionnette a été volée à quatre reprises. Pour éviter d’en être victime à nouveau, il a même préféré acheter un autre véhicule usagé de 10 ans. Malgré tous ses efforts, cette stratégie n’a pas fonctionné.

Yvon Boucher ajoute que les voleurs partent avec toutes sortes d’objets, parfois même inusités. Des outils, des clignotants des compresseurs à air pour traire les vaches, tout y passe.

«On ne laisse plus de l’équipement dans les champs puisqu’ils se font vandaliser la nuit. Même quand c’est barré, on n’est pas à l’abri. Un agriculteur m’a déjà raconté qu’il avait retrouvé la carcasse de l’une de ses bêtes dans le champ. Quelqu’un l’avait tuée comme un chevreuil, dépecée et était parti avec la viande», raconte le président du syndicat de l’UPA Rouville.

En mai dernier, une résidente de Saint-Angèle-de-Monnoir, Gui-Ying Wang, s’était fait voler son tracteur. C’est à son retour à la maison que cette dernière avait constaté que son tracteur et le rotoculteur qui y était attaché avaient disparu.

Pas toujours déclaré

Si ce problème est fréquent, les agriculteurs qui en sont victimes ne déclarent pas pour autant tous ces méfaits à leurs assurances.

Selon M. Boucher, les compagnies ont un déductible de 5000 $. Si on diminue ce dernier à 250 $, les primes deviennent tellement élevées qu’il n’en vaut plus la peine.

Il ajoute également que les producteurs n’avisent pas toujours la police. « On se fait dire d’attendre 30 jours au cas où la police tomberait dessus par hasard, mais ils ne font pas de recherches. La police nous dit d’appeler nos assurances », souligne Yvon Boucher.

Ingrid Asselin, porte-parole pour la Sûreté du Québec (SQ) district Montérégie assure que lorsque la police est appelée sur un vol, une enquête est ouverte de façon systématique.

La SQ ne remarque toutefois pas une tendance courante dans ce secteur. L’an dernier, seulement quatre cas de vols de véhicules agricoles ont été rapportés, selon Mme Asselin.

Devant ce phénomène qu’il qualifie de fléau, M. Boucher mise sur les caméras de surveillance, les systèmes d’alarme, l’ajout de lumières pour éclairer le soir et les chiens de garde comme solution.

«Il y aurait aussi un travail d’éducation à faire. Il faudrait que les gens n’achètent pas la marchandise lorsqu’elle est vendue à un prix ridicule», lance celui qui œuvre également à la ferme Boucher et frères à Saint-Césaire.