Le secondaire sensibilisé à la violence amoureuse

PRÉVENTION. Après quatre ans de préparation, les couloirs de la violence amoureuse font leur entrée sur le territoire de la Haute-Yamaska. En janvier, près de 800 élèves de 4e secondaire vivront cette expérience interactive qui vise à prévenir la violence faite aux femmes… Et aux hommes.

Le projet des couloirs de la violence amoureuse est une initiative qui a été imaginée à Amos en 2008. L’idée était de sensibiliser les jeunes à la violence amoureuse par une expérience interactive.

La Sûreté du Québec, la Commission scolaire du Lac-Saint-Jean et la maison d’hébergement la Passerelle ont finalement conçu cet outil qui se promène à la grandeur du Québec depuis.

En 2011, le patrouilleur de la Sûreté du Québec, Sylvain Leblanc, entend parler de ce projet lors d’un séminaire. Celui qui travaille en prévention dans les écoles secondaires de la région décide donc de le transporter ici.

Quatre ans plus tard, les couloirs de la violence amoureuse s’installent au centre Jean-Paul Régimbald à Granby grâce à la Table de concertation pour contrer la violence faite aux femmes qui regroupe différents acteurs du milieu, dont la maison Alice Desmarais et les corps policiers de Granby et de Bromont.

«C’est un projet qui me tient à cœur et d’une importance cruciale dans la lutte contre la violence conjugale. La violence n’a pas d’âge et elle commence chez les jeunes», indique le patrouilleur.

Il souligne également que la violence amoureuse peut toucher les garçons. «La violence conjugale c’est 80% de femmes et 20% d’hommes», précise Sylvain Leblanc.

La Table de concertation souhaite contrer la violence faite aux femmes par ce labyrinthe multimédia.

Stupéfiant

D’entrée de jeu, la jeune Marianne Laplante, 15 ans, de l’école secondaire Wilfrid-Léger à Waterloo et qui vient de parcourir les couloirs de la violence amoureuse se dit stupéfaite. «D’abord, j’ai trouvé ça très lourd à porter et ça me mettait mal. Mais j’ai bien aimé qu’on nous montre l’aide qui existe lorsque ça arrive».  

Enrick Marquis, 17 ans, de l’école secondaire J.-H. Leclerc de Granby, abonde dans le même sens. «C’est très intense. Tous les éléments viennent mettre une intensité à la situation et on le ressent vraiment. Aussi, ça nous aide à reconnaitre ce qu’est une mauvaise relation amoureuse parce qu’on ne le sait pas vraiment».

L’auteure compositrice interprète originaire de Granby, Andréanne A. Malette, a accepté d’être porte-parole du projet. Visiblement touchée par la cause, elle a tenu à interpeller directement les jeunes. «Notre première relation amoureuse laisse des traces sur les suivantes. […]L’amour rend aveugle et ce projet nous permet de retrouver la vue. Je dis aux jeunes d’être vigilants. Même si tu l’aimes, aime-toi plus».

Le labyrinthe

Une vingtaine d’animateurs, dans la plupart des cas des intervenants du milieu, accompagnent les jeunes lors de l’expérience interactive. Ces derniers les questionnent afin qu’ils cheminent eux-mêmes à travers le parcours.

Le projet met en scène un jeune couple qui vit une relation amoureuse toxique. La jeune femme est victime de violence amoureuse. Possession, manipulation et culpabilité : ce sont des états émotifs présentés que vivent les antagonistes.

Mais la sensibilisation ne s’arrête pas qu’aux problèmes que rencontre la victime, comme l’explique Janie Lussier, une animatrice du parcours et intervenante à la maison Alice Desmarais. «C’était important de ne pas uniquement pointer du doigt l’agresseur. La victime vit des problèmes, mais l’agresseur aussi. On voulait que lui aussi soit interpellé afin qu’il puisse se tourner vers des ressources d’aide».