Hausse des cas d’ITSS dans la région de l’Estrie

SANTÉ. Le nombre de cas d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) est en hausse en Estrie depuis les dernières années. En dix ans, le nombre de cas d’ITSS a progressé de 86 % et ce sont les 15 à 24 ans qui sont les plus à risques avec une progression de 134 %.

Concrètement, pas moins de 1 604 cas d’ITSS ont été recensés en 2015 en Estrie. La non-utilisation du condom et d’autres facteurs expliquent cette augmentation. L’an dernier, 325 cas d’ITSS ont été détectés dans le secteur de la Haute-Yamaska. Selon certaines données de la Direction de santé publique de l’Estrie, la région de Granby a été touchée par un peu plus de cas de gonorrhée en 2015 par rapport à la moyenne estrienne.

Afin de réduire cette progression, plusieurs intervenants du monde de la santé étaient réunis au Cégep de Granby, ce midi, afin de sensibiliser les jeunes à utiliser le condom lors des relations sexuelles ainsi qu’à recourir au dépistage des ITSS. Une infirmière du CLSC de Granby et des étudiants en médecine de l’Université de Sherbrooke ont notamment informé la communauté étudiante. Leur mission était de distribuer une variété de condoms, une carte interactive et de répondre aux questions des jeunes.

«Le condom demeure le meilleur moyen de protection contre les ITSS. Il y en a plusieurs sortes et les jeunes sont invités à en essayer afin de voir lequel leur convient le mieux», a indiqué le médecin-conseil à la Direction de la santé publique de l’Estrie, Geneviève Petit.

Bien que le port du condom ne soit pas à la baisse, certains jeunes ne l’utilisent pas toujours lors de leurs ébats amoureux. De son côté, la Direction de la santé publique de l’Estrie souligne qu’elle a du travail à faire pour sensibiliser les jeunes à toujours porter le condom lors des relations sexuelles.

La gêne: une barrière

Alors que le sujet du port du condom est de moins en moins tabou, certains jeunes sont quand même réservés ou gênés lorsqu’on aborde un sujet délicat comme la sexualité. «La gêne peut être une barrière à l’utilisation du condom. Certains étudiants sont gênés, alors que d’autres sont à l’aise avec l’activité présentée aujourd’hui. Dans certains cas, les jeunes peuvent être gênés de porter le condom au moment de l’acte», ajoute Mme Petit.

Pour sa part, une étudiante de l’Université de Sherbrooke en stage à la Direction de la santé publique de l’Estrie, Anna-Ève Turcotte, indiquait que l’activité de sensibilisation était positive. «Ça se passe bien. On veut surtout rappeler aux étudiants que le dépistage est le seul moyen fiable de savoir si on est infecté par une ITSS». Les jeunes rencontrés sont invités à visiter le site web: www.santeestrie.qc.ca/ITSS. Soulignons que trois personnes sur quatre ayant la chlamydia ne savent même pas qu’ils en sont infectés.