Avenir incertain pour des projets en Haute-Yamaska

PAUVRETÉ. Neuf projets en Haute-Yamaska pour lutter contre la pauvreté ont vu le jour grâce à une enveloppe financière de 307 000$ et versée dans le cadre du Plan d’action régional pour la solidarité et l’inclusion social (PARSIS). Mais leur avenir est incertain.

Il faudrait un montant de 235 500$ pour prolonger sept des neuf projets.  

Les partenaires des projets, le Groupe actions solutions pauvreté (GASP), la Conférence régionale des élus (CRÉ) Montérégie-Est, la Corporation de développement communautaire de la Haute-Yamaska (CDC), le CIUSSS de l’Estrie-CHUS ainsi que la MRC de la Haute-Yamaska, tirent la même conclusion.

Mis en place dans les deux dernières, les projets ont eu un impact structurant dans la région en matière de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale.

Les projets avaient été établis selon les quatre priorités en Haute-Yamaska en matière de lutte à la pauvreté. Cela comprend l’itinérance, la pauvreté et l’exclusion sociale, la sécurité alimentaire, le logement et l’éducation.

Les neuf projets sont les suivants : la fiducie volontaire au Partage Notre-Dame, l’accès aux services dans le cadre du travail de rue, l’harmonisation du travail de rue en Haute-Yamaska, les ateliers culinaires pour des personnes vivant une situation financière précaire, le développement de l’agriculture urbaine en Haute-Yamaska, les ateliers culinaires à partir des récoltes, le recherche sur les problématiques vécues par les locataires, du soutien pour la recherche et le maintien au logement ainsi que les ateliers porte-clés.

Tous ont eu des répercussions positives sur la communauté, assure Nicolas Luppens, coordonnateur du GASP qui assurait le suivi des projets.

Par exemple, pour le projet de fiducie volontaire au Partage Notre-Dame, 110 demandes d’assistance pour le soutien à l’aide sociale ont été réalisées.

Du côté de la Maison des Familles de Granby (MFGR) qui portait le projet éducatif des ateliers porte-clés, 80 ateliers ont été donnés dans des écoles de la région et neuf rencontres par année ont eu lieu avec les parents. Ce projet vise à offrir une approche personnalisée d’aide aux devoirs aux enfants et d’outiller les parents à cette fin. «C’est vraiment l’alliance avec les parents qui fait la différence», ajoute Line Lambert, la directrice de la MFGR.

Difficile d’évaluer combien de personnes au total ont pu bénéficier des projets. Cela dit, on pense que ce sont des centaines de personnes qui ont été touchées de près ou de loin.

Également, les projets ont permis à plusieurs organismes de tisser de nouveaux liens, fait remarquer Anne-Marie Cadieux du CIUSSS de l’Estrie-CHUS. «On sait maintenant que localement, on est maillé et on sait sur quoi travailler. La coopération est la force de notre milieu», indique-t-elle.

Pas de troisième plan

Les deux projets portant sur le logement sont les seuls qui ont un avenir assuré. C’est l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) qui les pilotait.

Président de l’ACEF et du GASP, Roger Lafrance assure que les organismes porteurs ont «fait beaucoup avec peu». À ses yeux, le seul bémol à l’horizon est la pérennité des projets. «À l’avenir, on aimerait s’assurer de pouvoir maintenir les projets».

Le montant de 307 000$ découlait du deuxième plan gouvernemental pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il a été mis en œuvre de 2010 à 2015.  

Le troisième plan d’action est actuellement à l’étude.

Près de 200 mémoires ont été remis lors de consultations publiques organisées en ce sens, assure le coordonnateur du GASP.

Le GASP qui est d’ailleurs l’un des organismes à avoir rédigé un mémoire se désole que le troisième plan ne succède pas à celui qui vient de prendre fin laissant ainsi les organismes porteurs de projets dans l’incertitude.