Les Jeux équestres mondiaux échappent à Bromont

BROMONT.Les Jeux équestres mondiaux ne se dérouleront pas à Bromont en 2018 en raison d’un manque de temps et d’argent.

La nouvelle était attendue d’ici la fin du mois et elle est finalement sortie vendredi (22 juillet).

D’une décision commune, le Comité organisateur des Jeux équestres mondiaux de 2018, le COJEM, et la Fédération équestre internationale (FEI) ont décidé de rompre le contrat que Bromont allait accueillir les Jeux.

Rosaire Houde, le président par intérim du COJEM, explique que ce sont «des problématiques d’argent d’abord et avant tout et des problématiques de temps» qui ont eu raison de la tenue des Jeux à Bromont.

Il indique que ces deux facteurs étaient interreliés. Le 15 juillet était une date butoir pour le COJEM. Il devait répondre à une série de conditions imposées par la FEI. «C’est donc une question de réalisme et de responsabilités qui fait en sorte que nous avons écrit à la FEI pour les informer que nous ne revenions pas avec ce qu’il attendait de nous pour le 15 juillet et que nous demandions à les rencontrer pour négocier ce qu’on avait à négocier», précise-t-il.

En entrevue avec les médias, ce dernier affirme que la tristesse est le seul mot qui décrit l’état d’esprit des membres du comité organisateur. «Ils sont habités du même sentiment de tristesse que moi. On a de la peine, point. Je ne peux pas trouver de meilleurs mots pour exprimer le sentiment qui nous habite».

Il croit que le pays rate une occasion de se faire valoir à travers le monde. «On perd une occasion de montrer Bromont, de montrer les Cantons-de-l’Est, le Québec et le Canada au monde entier».

Rosaire Houde entend poursuivre ses efforts pour assurer la pérennité du sport équestre à Bromont. «Il y a quelque chose qui se passe en terme d’équitation à Bromont depuis 40 ans. Quelque chose d’important», explique-t-il en faisant référence à la tenue des compétitions hippiques sur le site équestre de Bromont dans le cadre des Jeux olympiques de Montréal en 1976.

«Ce que nous voulions faire avec les JEM c’était de compléter les infrastructures, sous la responsabilité de la Société d’agriculture du Canton de Shefford, mais c’était aussi d’amener un évènement qui relancerait le sport équestre pour un autre 40 ans», poursuit-il.

Argent

Les problèmes financiers du COJEM étaient connus au grand jour. Le COJEM peinait à trouver des commanditaires du secteur privé. Cela a été en escaladant lorsque le gouvernement fédéral a annoncé qu’il ne supportait pas financièrement la présentation des Jeux à Bromont.

Rosaire Houde n’accepte pas de mettre le tort sur le dos du gouvernement Trudeau. «Le gouvernement fédéral a fait sa job. La raison pour laquelle ils ont décidé de ne pas embarquer est le risque financier», souligne-t-il.

Il affirme que la seule organisation qui doit être imputée de la perte des Jeux est son conseil d’administration.

«Il y a des décisions qui ont été prises. Est-ce que c’était les bonnes ou pas ? Est-ce qu’elles ont toutes été prises ? Est-ce qu’il y a des décisions qu’on aurait dû prendre et qu’on n’a pas prises ? Est-ce qu’elles ont été prises au bon moment ou trop tard ? Quand on aura fermé les livres, on va faire l’étude de tout a et on va essayer d’apprendre pour le futur», indique M. Houde.

Perte financière

La ville de Bromont appuie l’organisation des JEM depuis le début des procédures.

La municipalité s’était d’ailleurs engagée à hauteur de 2M$ en biens et services. De ce montant, 400 000$ a été alloué à l’organisation.

Un autre montant d’environ 230 000$ a été versé pour que le comité organisateur des Jeux puisse déposer sa candidature.

La mairesse suppléante de Bromont, Sylvie Adam, affirme qu’il s’agit d’une perte pour la population. «Oui c’est une perte financière pour les Bromontois, mais aussi la perte de l’évènement. Est-ce que l’on va avoir appris de ça ? Il y surement des leçons à tirer. Mais est-ce que les gens vont nous en vouloir ? Bien dans l’échelle de temps, je crois que c’était quelque chose qui était dans la suite logique des choses pour Bromont d’appuyer un évènement équestre», affirme-t-elle.  

Sylvie Adam dit comprendre la décision du COJEM. «On sait que c’est extrêmement difficile d’aller chercher des commandites. C’était une décision responsable (du COJEM) pour permettre aux Jeux de vivre ailleurs», explique-t-elle.

Déjà-vu   

Ce n’est pas la première fois dans la jeune histoire de cette compétition équestre qu’une ville reprenne le flambeau.

En 1994, La Haye, aux Pays-Bas, prenait la balle au bond puisque la France n’avait pas réussi à combler son budget.

En 1998, les Jeux devaient être préalablement organisés par l’Irlande, mais ce sont finalement les Italiens qui les ont organisés.

À l’heure actuelle, le FEI est à la recherche d’un pays hôte. Aucune candidature n’a encore été avancée.