La maladie de Lyme gagne du terrain en Estrie et en Montérégie

SANTÉ. La maladie de Lyme a gagné du terrain en Estrie et en Montérégie entre 2014 et 2015. Depuis le début de la présente année, une vingtaine de personnes des deux territoires ont déjà été infectées, ce qui incite les autorités compétentes à lancer des appels à la prudence.

Par Marie-Josée Parent

Alors que plusieurs citoyens profitent des belles journées estivales pour faire de la randonnée pédestre ou travailler sur leur terrain, la Santé publique rappelle que notre région demeure l’un des endroits où il y a de fortes probabilités d’être piqué par une tique porteuse de la maladie de Lyme.

«Il serait dommage de s’empêcher de faire certaines activités, mais il faut savoir qu’il existe des risques. Dès qu’on est en contact avec des herbes hautes, il faut penser à se protéger», indique la Dre Patricia Hudson, médecin spécialiste à la Direction de la santé publique de la Montérégie.

Croissance

Selon les plus récentes données, 21 nouveaux cas ont été signalés en Estrie en 2016 et 18 des personnes atteintes habitent dans Brome-Missisquoi (La Pommeraie) ou en Haute-Yamaska. Sept cas sont par ailleurs sous enquête. En Montérégie, trois personnes ont été infectées par la maladie de Lyme depuis le début de l’année.

«Il est très tôt encore dans la saison. C’est un portrait très partiel. Les patients consultent lorsqu’ils voient des symptômes», souligne Julie Loslier, directrice de la santé publique de la Montérégie.

Rappelons que la maladie se transmet par la tique. L’infection se remarque d’abord par l’apparition d’une plaque rouge sur la piqûre. Celle-ci paraît 3 à 30 jours après la morsure. Elle s’agrandit de jour en jour.

L’an dernier, 55 cas ont été recensés dans la région, soit 11 de plus qu’en 2014. Depuis l’apparition de la maladie au Québec, le nombre de personnes atteintes annuellement est en croissance constante.

Conséquences

«Lorsqu’elle est traitée rapidement, les conséquences ne sont pas graves, indique la Dre Patricia Hudson. S’il y a un délai, les symptômes plus importants peuvent se manifester.»

En fait, lorsqu’il n’y a pas de prise d’antibiotiques, le système nerveux des patients peut être atteint. Il peut y avoir une paralysie du visage ou un gonflement des articulations. Plus rarement, on constate une atteinte au cœur. La maladie affecte alors le rythme cardiaque.

En Estrie, les médecins de deux MRC prescrivent un antibiotique préventif dès qu’une personne est piquée par une tique. En Montérégie, de telles mesures ne sont pas encore nécessaires.

«On estime encore qu’il y a moins de 20% de tiques positives (porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi, celle qui est responsable de la maladie de Lyme). Ces données ne justifient pas les traitements préventifs», indique la Dre Patricia Hudson.

Mentionnons qu’en Estrie, le nombre de cas a doublé entre 2014 et 2015, passant de 28 à 54.

Prévention

Pour prévenir la transmission, il est recommandé de se protéger à l’aide d’un insectifuge contenant du DEET. Au retour d’une randonnée ou de travaux à l’extérieur, il est très important d’inspecter sa peau, puisque la piqûre est sans douleur.

Si on trouve une tique, il faut l’enlever le plus rapidement possible à l’aide d’une pince à épiler. L’insecte s’agrippe à la peau pour quatre ou cinq jours. Les études montrent que la transmission de la bactérie s’effectue après une ou deux journées. Un retrait immédiat prévient ainsi la maladie.

Avec la collaboration de Mathieu Majeau