Des tissus intelligents pour se démarquer des pays émergents

Des gants qui libèrent de petites quantités de crème hydratante, des tissus antibactériens, des vêtements résistants à la radiation, des tissus ignifuges. Pour se démarquer des pays concurrents aptes à produire du textile de base à faible coût, l’industrie québécoise se concentre à créer des textiles plus performants.

«C’est une industrie en pleine croissance», lance Danielle Jutras, chargée de projets et des communications corporatives au Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie textile du Québec (CSMO).

Dans un portrait de l’industrie produit en octobre 2010, le CSMO a réalisé une enquête qui a permis d’établir qu’en 2009, le domaine du textile regroupait un total de 525 entreprises et qu’en 2010, 17,2% d’entre elles fabriquaient des textiles à usage technique et autres textiles à valeur ajoutée.

En 2010, l’industrie du textile technique représentait un marché mondial estimé à 127,3G $. «La catégorie des tissus imprégnés, enduits recouverts ou stratifiés et articles textiles techniques a contribué fortement aux exportations de l’industrie québécoise en 2009 (128,7M $ au total). Ces activités d’exportation aux États-Unis sont d’ailleurs en forte croissance depuis 2002 (hausse de 12,8%)», lit-on dans le document de 165 pages.

La fabrication des textiles de base à prix hautement compétitifs par les pays émergents a forcé les pays industrialisés à nicher leur production. «Pour se démarquer, on les a laissé faire. Nous ne sommes pas capables de les concurrencer au niveau des prix. Comme il faut se démarquer, on produit des textiles qui sont beaucoup plus performants, fabriqués en plus petite quantité et qui sont des produits à haute valeur ajoutée», soutient Mme Jutras.

Pour continuer à se démarquer, les industries d’ici devront relever les défis auxquels elles feront face dans les prochaines années. Outre la main-d’œuvre vieillissante, la relève et le développement de nouveaux marchés, la recherche et le développement figurent parmi les défis.

«Les entreprises sont de plus en plus petites et n’ont plus le personnel comme elles avaient avant. Auparavant, il y avait de la recherche et du développement. Maintenant, 86,4% des entreprises de l’industrie du textile ont 50 employés et moins», conclut Mme Jutras.