Quand les chevaux se mêlent de l’éducation

J.-H.-LECLERC. Quel effet peut avoir un cheval sur l’estime de soi, l’autonomie et la persévérance scolaire des jeunes? Le projet «Quand les chevaux s’en mêlent» développé à l’école Joseph-Hermas-Leclerc nous donne la réponse à cette question.

L’an dernier, l’éducatrice en prévention de la toxicomanie Chantale Doyon cherchait un projet original «pour trouver un ancrage à la vie» d’Annabelle Boissonneault. En regardant un film sur les chevaux, elle trouve son filon: l’équitation.

Au-delà de simplement apprendre à monter, l’élève et quelques autres camarades sont mis en relation avec l’animal. Ils apprennent à le soigner, le brosser, le préparer.

«C’est une fierté de voir qu’ils sont capables de tout faire seuls. Le visage qu’ils ont, c’est ma paye», témoigne Ginette Maurice du Centre équestre La chevalerie à St-Paul-d’Abbotsford.

Cette motivation, créée par l’attachement à l’animal, le renforcement de l’estime de soi et le développement de l’autonomie, a poussé la jeune Annabelle à reprendre sa vie en main.

«Je suis en secondaire 4, mon objectif est d’obtenir mon diplôme et ensuite m’inscrire en technique équine et étudier à l’Institut de technologie agroalimentaire», annonce celle qui était prête à décrocher il y a un an.

L’adolescente continue de fréquenter le centre équestre à titre d’élève et de bénévole. Elle poursuit son apprentissage pour enseigner l’équitation et prendre part à des compétitions.

Au début de l’année scolaire, Annabelle Boissonneault a tenu à offrir un don personnel de 350$ au programme Quand les chevaux s’en mêlent pour permettre sa reconduction.

«On aurait certainement pu trouver l’argent qui nous manquait, mais elle est arrivée avec ça et c’était important pour elle de le faire. Elle apprend à redonner ce qu’elle a reçu. C’est un gage du cheminement qu’elle a fait», souligne l’animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire Éric Archambault.

Quatre apprentis

Pour la deuxième édition du programme, quatre élèves ont pu vivre l’expérience. Ceux-ci ont été recommandés par des enseignants ou des professionnels de l’école. L’objectif de chacun est différent. Certains vivent un deuil, manquent de confiance, cherchent des repères ou ont besoin de s’ouvrir aux autres.

Le projet s’échelonne sur six semaines. Les élèves passent deux heures au centre équestre les mardis matins. Ils apprennent à s’occuper de l’animal qui leur est attribué et à bâtir une relation de confiance avec lui.

Lors de notre visite, la semaine dernière, les élèves en étaient à leur cinquième rendez-vous. Malgré leur peu d’expérience, ils ont réussi à monter un court spectacle où ils ont démontré toutes les manœuvres apprises en tant que cavaliers.