Kevin Parent face à l’avenir

CHANSON. Kevin Parent souligne cette année ses 20 ans de métier. Vendredi soir à la Maison de la culture de Waterloo, l’auteur-compositeur-interprète présente son septième album Face à l’ouest. Si le chansonneur a les yeux rivés sur l’avenir, il garde tout de même un œil sur le rétroviseur.

Nostalgie, confidences et plaisir pourraient résumer les 11 pièces du plus récent opus. «C’est plus un projet d’artiste que de production. Une façon de me réaffirmer comme chanteur et de partager aux gens ce que j’ai à dire», mentionne Kevin Parent en entrevue à GranbyExpress.com.

Il y raconte des histoires, des anecdotes, le tout avec beaucoup d’humour et de légèreté. Une sensation soutenue par des arrangements musicaux folk très entraînants. Des rythmes contagieux qui soufflent comme un vent de l’est. En plus de notre Gaspésien, l’équation compte un réalisateur des Îles-de-la-Madeleine en Éloi Painchaud et deux autres musiciens de Gaspésie et de Havre-Saint-Pierre en Michel Roy et Manuel Gasse.

«On est tous des gars de party, on ne peut pas faire autrement. Il faut mettre de la vie là-dedans!», résume simplement Kevin.

Pour la tournée, l’auteur-compositeur a choisi la formule duo avec son complice des premiers jours Michel Roy. «Michel joue du drum, alors ça groove pareil! On a essayé de jouer à trois, mais si l’autre gars ne connaît pas toutes les chansons c’est plus compliqué. Michel connaît au moins 70 tounes, alors on peut improviser», explique le chanteur.

Il rend d’ailleurs hommage à son vieux compagnon de route dans Chanson pour Michel. «C’est des clins d’œil, des anecdotes. C’est une reconnaissance pour lui. Il n’y a personne d’autre qui a toujours été là pour les bonnes raisons que lui», souligne-t-il.

Entre musique et cinéma

À 42 ans, Kevin Parent adore toujours ce qu’il fait que ce soit en musique ou depuis quelques années comme comédien. «J’ai été longtemps à ne pas vouloir me vendre et à longer les murs. Ça m’a peut-être servi dans mon deuxième élan pour pouvoir être acteur. Ce sont des affaires qui arrivent d’elles-mêmes», raconte celui qui a aimé pouvoir mettre sa guitare de côté.

S’il admet que «l’ambition n’a jamais été une grande force», il apprécie sa chance de faire autre chose. «Ça m’a permis de voir qu’on peut être autre chose dans la vie. Quand les gens te reconnaissent pour Seigneur d’il y a 20 ans, on peut-tu être autre chose?», partage-t-il.

Pigeon d’argile a 20 ans

En avril 1995, la sortie de l’album Pigeon d’argile a frappé fort dans l’industrie de la musique au Québec. La critique a porté aux nues le jeune auteur-compositeur-interprète de 22 ans débarqué de Nouvelle en Gaspésie.

L’une après l’autre, La Jasette, Seigneur, Boomerang, Father on the go, Nomade sédentaire, Ado maso et La critique ont fait leur place dans le répertoire québécois. Selon les données qui circulent sur le web, 375 000 copies du disque auraient été vendues.

«C’est sûr que ça nous dit qu’on vieillit. Après 20 ans, on se dit que ça passe vite. Jamais je n’aurais cru faire de la musique aussi longtemps. Je pensais que ça allait être un trip», confie le chanteur.

Il se souvient toutefois du déracinement difficile qui a suivi le succès. «La transition d’arriver en ville, et tout ce qui a enrobé ça, a été difficile. Tout le reste qui vient avec le succès, les gens qui changent, la compagnie de disques qui voulait que je fasse bien de la promo. Tu mords là-dedans, mais des fois, c’était très dur. J’avais un fils de deux ans et j’avais l’impression que je perdais du temps à faire la guidoune en ville pendant que mon fils était en Gaspésie», se rappelle-t-il.

Ne vous attendez pas non plus à ce que l’auteur-compositeur souligne l’anniversaire à grands traits. «On m’a proposé de faire quelque chose de spécial pour les 20 ans de Pigeon d’argile. Je pense qu’on peut attendre à 25 ans! J’ai d’autres choses à faire», répond-il.

Kevin Parent, Face à l’ouest, vendredi 6 février à 20h à la Maison de la culture de Waterloo.