Deux Suisses en mission pour charmer le Québec

FESTIVAL. Alizé Oswald et Xavier Michel ont laissé une très bonne première impression mercredi soir dans le cadre de leur vitrine au Festival international de la chanson de Granby. Le duo connu sous le nom Aliose effectue une première tournée chez nous dans le but avoué de charmer le Québec.

Avant de s’arrêter à l’église Unie pour la soirée européenne de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM), ils sont passés par Shawinigan, Québec, Baie-Saint-Paul et Tadoussac.

«On fait une tournée de petites salles. Les gens ne nous connaissent pas, mais on a une bonne réception», partage Alizé. Le duo a convié Granby Express à une entrevue en marge de sa visite. Installés sur un banc de parc à quelques minutes de leur test de son, les deux artistes semblent ravis de ce premier contact au Québec.

«À Tadoussac, on a joué dans une auberge de jeunesse. Notre objectif était de capter tranquillement l’attention jusqu’à obtenir un silence complet et on a réussi!», se réjouit la chanteuse à la voix fine et haut perchée.

«On aimerait bien que ça fonctionne ici, mais on a les pieds sur terre. Pour nous, c’est comme retourner sur les bancs d’école. On repart à zéro», ajoute Xavier qui souligne que leur notoriété est bien établie en Suisse.

En français s.v.p.

Si Alizé se définit d’abord comme musicienne, Xavier se dit auteur surtout. «Mais ça m’arrive souvent d’être épatée par une mélodie de Xavier et lui aussi peut être touché par mes mots», nuance la jeune femme.

Pour ces Genevois francophones, hors de question de troquer leur langue pour une autre, même dans un pays polyglotte. «C’est capital de chanter en français. C’est notre langue d’expression et ça n’aurait aucun sens de ne pas chanter en français», insiste Xavier Michel.

Cette conviction artistique ne facilite cependant pas les choses dans un pays où moins de deux millions de personnes ont pour langue maternelle le français. «Il y a quatre langues en Suisse, alors c’est compliqué de conquérir tout le monde», reconnaît Alizé Oswald.

Peu de chaînes radiophoniques tournent régulièrement des chansons francophones et encore moins des chansons suisses. «C’est difficile d’être omniprésent, d’être visible tout le temps. On est surtout connu dans les réseaux d’initiés», souligne Xavier. Le duo déplore un manque de fierté populaire envers la chanson suisse.

«Il n’y a même pas de label de chanson francophone en Suisse romande, fait remarquer le chanteur et joueur de hang. On a créé notre propre société pour gérer la production et on réussit à en vivre.»

Depuis sa création en 2009, Aliose compte deux albums studio et un album live. Un nouvel opus est attendu en 2016 et devrait être disponible au Québec.

Pop folk accessible et intelligente

La brève prestation du duo a permis au public présent à l’église Unie de découvrir un groupe accessible et intelligent. Les pièces pop folk d’Aliose sont accrocheuses et touchantes. Le mélange de la voix claire et douce d’Alizé avec celle plus chaude et profonde de Xavier crée un superbe effet.

À l’écoute de la voix du grand gaillard, on avait l’impression d’entendre un jeune Julien Clerc sans le trémolo. Il en sort une sorte de réverbération naturelle. Sa maîtrise du hang (instrument créé en Suisse et formé de deux soucoupes métalliques) a d’ailleurs grandement impressionné le public.

À écouter: J’irai te croiser et Je ne suis pas folle.

Autres dates au Québec:

– Granby: 27 août à l’église St-George après la demi-finale du Petit festival de la chanson qui débute à 19h.

– Lavaltrie: 3 septembre à 20h au Café culturel de la Chasse-Galerie – avec Natalie Byrns, Les Croches, Mathieu Lippé et Michel Robichaud.

– Montréal: 5 septembre à 21h30 – avec Oli Laroche, Benoît Paradis, Anthony Roussel et Joëlle St-Pierre.