Pierre Fortier rejoint l’Ordre des francophones d’Amérique

FRANCOPHONIE. Les années de travail de Pierre Fortier consacrées au rayonnement de la chanson francophone ont été reconnues de belle façon. Le directeur général du Festival international de la chanson de Granby a été décoré mercredi de l’Ordre des francophones d’Amérique.

Cet hommage décerné par le Conseil supérieur de la langue française est remis chaque année à un Québécois «qui se consacre au maintien et à l’épanouissement de la langue française en Amérique».

Pour Pierre Fortier, il s’agit aussi d’un symbole personnel fort. Une sorte du cadeau posthume d’un grand ami. Celui qui a soumis sa candidature pour le prix se nomme Marc Chouinard, défunt directeur du Théâtre Capitole de Moncton.

«J’étais allé le voir en novembre quand j’ai su qu’il était atteint d’un cancer. Marc est décédé en février. Quand j’ai su en juin que j’allais recevoir le prix, j’ai été bien ému de ça», a confié Pierre Fortier.

Ce qui ajoute à l’émoi du récipiendaire, c’est la liste des gens qui ont reçu cette distinction avant lui. «Être parmi des Vigneault et Marc Favreau, c’est intimidant», admet-il.

Si les gens de Granby connaissent Pierre Fortier pour son travail au Festival de la chanson, sa feuille de route est beaucoup plus longue. Avant le FICG, il a travaillé au lancement de la chaîne musicale Espace Musique (aujourd’hui ICI Musique) et a dirigé une maison de disque.

Auparavant, il a passé neuf ans au Nouveau-Brunswick comme diffuseur et agent d’artistes en plus d’avoir occupé la présidence du conseil des arts de la province.

Dès ses débuts à titre d’animateur radio, dans la vingtaine, la défense de la chanson francophone devient sa mission. «La musique est le reflet de la culture québécoise. Une chanson, c’est un petit portrait de trois minutes et demie de notre société», observe-t-il.

De son point de vue, la chanson est «souvent l’enfant pauvre de la culture». Un médium «un peu méprisé parce qu’il est populaire», ajoute M. Fortier.

Pourtant, c’est la forme d’art la plus représentative de chacune des époques desquelles on la tire. «Si on pense à la culture des années ’20-’30, on va parler de La Bolduc. Pas de la chanteuse d’opéra (Emma Albani) qui chantait à Londres», donne-t-il en exemple.

La cérémonie se déroulait à l’hôtel du Parlement de Québec en présence de Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Hélène David, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, ainsi que du maire de Québec Régis Labeaume.