Granby dévoile ses premiers ambassadeurs de la culture

HOMMAGE. Granby a fondé dans la dernière année le prix ambassadeur de la culture. La première cuvée de gagnants sera intronisée en janvier. D’ici là, «GranbyExpress» a dressé un portrait de Placide Rodrigue et du groupe Les Vulgaires Machins, les premiers récipiendaires de ce noble titre.

Placide Rodrigue

Placide Rodrigue s’est mérité le prix dans la catégorie intervenant culturel.

Il s’est dit touché par le geste de Granby. «On ne s’implique pas pour avoir une reconnaissance, mais quand ça arrive, surtout de son vivant, c’est très touchant», explique-t-il.

Granby envisage de remettre uniquement des prix à des personnalités «vivantes». Il n’y aura pas d’hommages posthumes.

Placide Rodrigue ne s’attendait pas à faire carrière dans le domaine des arts. Celui qui habite depuis 53 ans à Granby a suivi une formation en cuisine d’établissement. Il a travaillé des décennies au Centre hospitalier de Granby. «Il y a toujours eu une part de créativité dans ma vie. Seulement mon travail n’était pas relié à l’art», souligne-t-il.  

Véritable touche-à-tout et amateurs de culture avec un grand C, c’est en 1997 qu’il a entamé sa seconde carrière en signant la direction artistique des Concerts de Noël de la Fondation de l’Hôpital du Centre hospitalier. Il y est toujours près de vingt ans plus tard.

Il a également siégé sur le conseil d’administration des loisirs de Granby et sur celui du Palace.

La gestion de théâtre d’été a occupé de son temps au début des années 2000.

Placide Rodrigue a joué et joue toujours avec les expositions de chez Boréart. En plus d’avoir été dans l’ouverture de cette salle d’exposition, le Granbyen s’occupe de faire le montage de toutes les expositions depuis 18 ans.

Pour Placide Rodrigue, la culture est une question d’identité. «La culture qu’elle soit à l’intérieur d’une ville ou d’un peuple, c’est notre identité.  Si on ne l’entretient pas, à long terme, on ne s’aide pas et on n’aide pas la relève», souligne le directeur artistique qui se dit inquiet d’une chose. Avec l’accès à tout-en-un seul clic, le public consomme de moins en moins la culture live. «Il n’y a rien de plus beau que de vivre un concert sur place. Ce n’est pas pareil à la télé», précise-t-il.

Placide Rodrigue considère qu’il y a une «belle relève» à Granby. Il croit cependant que la municipalité devrait se doter d’une nouvelle salle qui lui permettrait de s’exprimer.

«Il y a trente ans, on se battait pour avoir une grande salle. Autant que maintenant, il faudrait faire bataille pour une autre salle, une plus petite et plus intime. C’est ce que la nouvelle génération veut. Qu’on se sente ensemble».

Les Vulgaires Machins

Guillaume Beauregard, chanteur et leader des Vulgaires Machins, est d’avis que la culture est une question d’identité. «La culture est une priorité dans notre société. C’est une question d’identité. C’est ce qui fait que la vie est intéressante dans ce sens. C’est le véhicule de la communication absolue».

La formation Les Vulgaires Machins, composée de Guillaume (chant et guitare) et Maxime Beauregard (basse), Marie-Eve Roy (chant, guitare et piano) et Patrick Landry (batterie), s’est mérité le titre ambassadeur de la culture de Granby dans la catégorie artiste.

La formation est née et a grandi à Granby. En 1994, le groupe a commencé à faire de la musique dans des locaux de la rue Guy. De jams ici et là à des shows dans des bars, le groupe a finalement enregistré une douzaine de pièces sur cassette. Grâce à cet opus, il a trouvé niche dans une maison de disques de Montréal.

Sans Granby, le groupe aurait été différent, assure Beauregard. « On a évolué dans une effervescence de rock alternatif. Ç’a parti de là et ç’a été fulgurant. On a été inspiré de cette mouvance-là. De ce qui se passant dans les locaux de la rue Guy», assure le montréalais d’adoption.

Il rapporte que le groupe est fier de recevoir le titre ambassadeur de la culture. «On est très fier. On vient de là. C’est notre ville. Qu’elle nomme des gens encore actifs c’est aussi très intéressant».

Bien que Guillaume Beauregard ait lancé D’étoiles, de pluie et de cendres, un premier album solo qui a été reçu avec les éloges qu’il méritait et que Marie-Eve Roy, sa conjointe, plane également sur un projet solo, le chanteur n’écarte pas la possibilité de faire revivre Les Vulgaires Machins. «On n’a jamais annoncé la fin du groupe. On avait besoin de prendre du recul dans tout ça, mais c’est sûr qu’on va revenir».

Les Vulgaires Machins et Placide Rodrigue seront honorés lors d’une cérémonie protocolaire en janvier à l’hôtel de ville. Il y aura par la suite une signature permanente devant public dans l’escalier extérieur du Centre culturel France Arbour. Les lauréats recevront une sculpture créée par Roger Lapalme.