Granby à l’avant-scène de l’industrie aéronautique

ÉCONOMIE. Granby veut se faire un nom dans l’industrie aéronautique. Ses efforts de développement industriel sont clairement orientés vers ce créneau d’excellence et les entreprises mettent elles aussi leur poids dans la balance pour attirer de nouveaux joueurs.

Après avoir défini ses créneaux d’excellence en 2013 et lancé ses outils promotionnels pour les faire connaître au monde entier en 2014, Granby Industriel passe au démarchage. La grappe aéronautique granbyenne veut prendre sa place et accueillir plus d’entreprises dans la région.

«La dernière grande entreprise étrangère qui est venue s’installer à Granby, c’est Circuit Foil au début des années 2000. Est-ce qu’on peut espérer en amener d’autres? Je pense que oui», affirme avec conviction le directeur général de Granby Industriel Patrick St-Laurent.

Des liens ont notamment été créés avec la Chambre de commerce et d’industrie française. L’organisme aurait déjà référé deux entreprises aux représentants granbyens.

«En avril, on va recevoir une entreprise française qui vient spécifiquement visiter Granby. On a identifié cinq entreprises qui peuvent travailler en aval ou en amont avec elle et on va toutes les rencontrer», révèle M. St-Laurent.

D’autres contacts pourraient être établis la semaine prochaine, alors que Granby Industriel va prendre part au salon Aeromart Montréal. Selon le site web de l’événement, on attend 800 entreprises. D’ailleurs, des PME de la grappe locale y seront représentées.

D’après la liste des inscrits, NSE Automatech, Produits intégrés Avior, Atlas aéronautik et GE aviation sont attendus au forum. Plus tard, en juin, Patrick St-Laurent et son équipe seront aussi au Salon du Bourget en France, l’un des plus grands rassemblements au monde. «On va avoir une place à l’intérieur du kiosque du Gouvernement du Québec», précise-t-il.

Des intérêts américains?

Le dynamisme créé par la mobilisation des entreprises autour de la table de concertation de l’industrie aéronautique provoque d’autres effets. Ce ne sont plus seulement les intervenants du développement économique qui courtisent les investisseurs, mais les industriels aussi.

Président et directeur général de NSE Automatech, Jacques Ouellet en fait partie. «Il faut trouver une façon d’intéresser les sociétés à s’installer ici. Je suis en communication avec une société américaine qui cherche à s’implanter au Canada. Je vais les mettre en contact avec Patrick St-Laurent et Granby Industriel», annonce celui qui gravite dans le milieu depuis 28 ans.

Selon lui, la mobilisation observée dans le parc industriel commence à faire jaser, notamment du côté d’Aéro Montréal. «Ils sont contents de voir qu’une dynamique se crée à Granby. C’est bon parce qu’Aéro Montréal est capable de donner beaucoup de visibilité», note l’expert.

Pourquoi participer au salon Aeromart Montréal?

Patrick St-Laurent, Granby Industriel:

«Quand on prend le temps de présenter ce qu’on offre à des organismes qui font du développement économique, ça nous fait une belle visibilité qui ne coûte pas cher.»

Jacques Ouellet, NSE Automatech:

«Tu ne rencontreras jamais autant de monde en position de décision dans une année qu’à l’intérieur d’un tel salon. Tu peux voir sur place si t’es capable de devenir un fournisseur ou non. On a un kiosque, ça nous donne une belle visibilité et il y a du business to business (B2B) pour rencontrer d’autres sociétés. On ne sortira pas avec des contrats, mais on va créer des débuts de relations.»

Philippe Simonato, GE aviation:

«Ce n’est pas tellement pour aller cherche de nouveaux clients, mais plus pour se faire connaître. Ça peut permettre d’embaucher des ingénieurs, du personnel technique ou encore de développer des fournisseurs.»

François Gaudreau, Atlas aéronautik:

«Il y a du démarchage, mais on va revoir des clients après le salon, alors de savoir si c’est vraiment grâce à Aeromart, c’est difficile à dire. Pour nous, ça va dépendre des contacts qui sont faits là-bas et des besoins des clients. Chaque centre a son expertise, si c’est pour les moteurs, ce sera sur la rue Vadnais, si c’est pour les engrenages, ce sera ici sur la rue Édouard et si c’est pour la structure, ce sera à Saint-Hubert.»