Diane Tétreault: l’ange de La Différence

Mettre sur la glace sa carrière à l’international pour revenir dans son Granby natal afin de fonder une organisation sans but lucratif dédiée au bien-être des personnes atteintes d’un cancer. Un rêve fou? Pas pour Diane Tétreault, qui a fait ce pari professionnel en jetant tous ses jetons à l’orchestration de la Fondation La Différence. Un choix personnel qui lui procure encore du bonheur avec un grand B.

Le Québec regorge de mille et une sociétés et fondations associées à la recherche sur le cancer. Mais qu’en est-il de ces hommes et de ces femmes aux prises avec la souffrance de vivre au quotidien avec cette maladie? Diane Tétreault se sent interpellée et se donne la mission de soutenir ces gens touchés. Son implication dans l’organisation de «Marchons pour nos nichons» au profit du service de mammographie de l’Hôpital de Granby la prépare à sa quête d’offrir du temps de qualité aux cancéreux de la région.

Le déclic pour la mise sur pied de la Fondation La Différence survient dans un couloir de l’hôpital. «Je sortais d’une petite salle d’oncologie et j’ai vu une jeune dame dans la trentaine en train de se choisir une chevelure temporaire en fouillant dans un bac vert pêle-mêle. On vient d’amasser 1,1M $ pour nos femmes de la région… je ne peux pas croire qu’on traite nos femmes de cette façon-là », mentionne Diane Tétreault.

De retour à Washington pour un mandat à l’ambassade canadienne, Mme Tétreault croise un ange lors d’une grande soirée tenue à la Maison-Blanche. Elle fait la rencontre de Nancy G. Brinker, chef du protocole à la Maison-Blanche sous l’administration de George W. Bush. Cette dame s’est fait connaître aux États-Unis notamment pour sa fondation Susan G. Komen for the Cure fondée en l’honneur de sa sœur décédée des suites d’un cancer du sein.

«Je me suis retrouvée avec elle dans la même pièce. Je me suis approchée d’elle pour lui parler et je lui ai dit…vous êtes mon héroïne», affirme Mme Tétreault. Les deux femmes entament la discussion et au terme des échanges, Nancy G. Brinker incite Diane Tétreault à aller au bout de son rêve. «Si tu crois en toi, tout est possible», répond l’Américaine.

Diane Tétreault parle de son projet d’un pavillon multiservice en novembre 2007 à des proches. Un mois plus tard, elle se retrouve à la table à dessin pour tracer une esquisse de la future fondation La Différence avec le soutien de sa bonne amie, la regrettée Nancy Mawn.

«Je ne savais pas dans quoi je m’embraquais et c’est mieux comme ça», avoue Diane Tétreault.

Les démarches de la présidente fondatrice de La Différence et les nombreuses heures de travail finissent par rapporter. L’apaisant pavillon de la rue Guy est inauguré en 2009. Des hommes et des femmes touchés par le cancer ont maintenant à accès à une ressource d’aide sans avoir à se déplacer dans les grands centres. Conférences, prêt de chevelures temporaires, ateliers, activités, massothérapie, groupe de soutien sont quelques-uns des services offerts.

«Nous sommes une fondation de qualité avec des bénévoles de qualité», assure Diane Tétreault.

Faire ses preuves

Comme toute jeune fondation, La Différence doit faire ses preuves dans son milieu. Un tour de force qui demande de l’organisation et de la planification lorsqu’on ne bénéficie d’aucune subvention gouvernementale.

«Chaque sou est bien utilisé. Gérer un budget zéro, c’est exigeant. Il faut savoir bien compter», déclare Mme Tétreault.

Mais avant les chiffres, il y a les «invités» à La Différence. Ces derniers franchissent le seuil de la porte du pavillon pour parler et être écoutés. Mission première de l’organisation qui s’apprête à débuter sa quatrième année d’existence. Et la vie réserve parfois de belles surprises pour la Fondation comme le fait de voir des invités devenir bénévoles au sein de l’équipe. «C’est la plus belle paye», soutient la présidente fondatrice.

Le dimanche 4 novembre, la Fondation La Différence (560, rue Guy, à Granby) accueillera le grand public, de 10h à 16h, à l’occasion de sa journée portes ouvertes et de son marché de Noël.