Vaste opération antidrogue: 14 arrestations

Pas moins de 125 policiers ont participé, jeudi, au démantèlement d’un important réseau de production et de distribution de MDPV, une drogue de synthèse connue sous le nom de sels de bain. L’opération effectuée en Estrie et dans la région de Granby a permis l’arrestation d’au moins 14 personnes, dont Bertrand Jr Poirier, la tête dirigeante.

Dix-huit perquisitions ont été réalisées simultanément à Granby, à Shefford, à Saint-Alphonse-de-Granby, à Sainte-Christine et à Sherbrooke. À Granby, au moins six endroits ont été visités par les policiers, dont des mini-entrepôts, des résidences et des logements.

Deux maisons privées ont aussi été ciblées à Saint-Alphonse-de-Granby et à Shefford. Plusieurs bâtiments ont été fouillés par les policiers à Sainte-Christine et un appartement de la rue Galt Ouest à Sherbrooke a aussi fait l’objet d’une perquisition. Un autre endroit a également été perquisitionné, mais les policiers n’y ont rien trouvé. Les enquêteurs avaient aussi l’autorisation de fouiller dans les véhicules des suspects.

20 000 comprimés par semaine

L’opération d’envergure de jeudi visait à démanteler un réseau de production et de distribution de MDPV, une drogue de confection aussi connue sous le nom de sels de bain. «Le but de cette opération est de paralyser les activités d’un réseau très actif en Estrie. C’est la plus grosse opération de l’ERM-drogue depuis sa création», explique l’agente Aurélie Guindon, porte-parole de l’ERM-Drogue.

L’enquête a démontré qu’un laboratoire clandestin, installé sur la rue Witty à Sainte-Christine, près d’Acton Vale, avait la capacité de produire et d’écouler 20 000 comprimés par semaine. La drogue était ensuite distribuée. «Le réseau avait une structure bien établie qui partait de Sainte-Christine», mentionne l’agente Guindon.

Les perquisitions de jeudi ont permis la saisie de 200 000 comprimés dans les différents endroits. Cent kilos de produits chimiques utilisés pour la production de la drogue, 50 poinçons et six presses servant à fabriquer les comprimés ont également été saisis. Une arme à feu, rapportée volée, a pu être retrouvée grâce à cette opération.

14 arrestations

Au moment d’écrire ces lignes, quatorze personnes avaient été arrêtées. Huit d’entre elles ont été conduites au palais de justice de Granby pour y comparaître.

L’enquête, enclenchée en février 2012 à la suite d’information du public, a permis d’arrêter la tête dirigeante du réseau, Bertrand Jr Poirier, 41 ans, de Sainte-Christine, qui n’était pas relié à d’autres organisations criminelles. Junior Poirier fait face à deux accusations, soit production de stupéfiant et possession en vue d’en faire le trafic.

Son père, Bertrand Sr Poirier, 61 ans de Granby, Michel Labrie, 42 ans, de Shefford et Michel Guay, 52 ans de Saint-Alphonse-de-Granby ont aussi été accusés, jeudi après-midi au palais de justice de Granby, de possession de drogue en vue d’en faire le trafic.

Justin Lacroix Courtemanche, 22 ans de Granby, Maxime Poirier, 19 ans de Granby et Giovanni Joseph, 25 ans de Montréal ont, pour leur part, été inculpés de bris d’engagement. Enfin, André Burt, 27 ans de Montréal, fait face à une accusation de bris de probation et d’entrave au travail d’un agent de la paix lors d’une perquisition qui a eu lieu à Granby.

D’autres comparutions pourraient aussi avoir lieu, notamment au palais de justice de Sherbrooke. Seize personnes étaient visées par un mandat d’arrestation.

Cette enquête de longue haleine a été rendue possible grâce au travail continu de l’ERM-drogue. «Après analyse, la majorité des comprimés saisis en 2012 par l’ERM-drogue proviendrait de ce réseau», explique Aurélie Guindon. À partir de nombreuses perquisitions, les policiers ont ainsi pu remonter jusqu’à la tête du réseau de production.

Sels de bain

Interdits par le gouvernement Harper depuis le 26 septembre dernier, les sels de bain ressemblent aux sels de bain légaux vendus en pharmacie. Ils peuvent être vendus sous formes granuleuses, en gélules ou en comprimés. Les sels de bain visés par la perquisition sont utilisés pour leurs effets stimulants et hallucinogènes.

Quelque 125 policiers provenant des sûretés municipales de Sherbrooke, Memphrémagog, Granby et Bromont et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) participaient à cette intervention. De nombreux policiers de la Sûreté du Québec, provenant des postes de la MRC de la Haute-Yamaska, d’Acton et de Brome-Missisquoi étaient également de la partie.

Le Module d’enquête régional de l’Estrie, l’Escouade d’enquête régionale de Cowansville, l’ERM-drogue de l’Estrie, est et ouest, l’ERM motard Estrie, le Module d’enquête sur le crime organisé et l’ERM de Trois-Rivières complétaient les troupes composées d’enquêteurs, de maîtres-chiens et de membres du Groupe d’intervention tactique.