Pas de tempête de prix chez les déneigeurs

Les entrepreneurs en déneigement n’ont pas eu sortir la pelle et le souffleur à maintes reprises l’hiver dernier. Malgré le peu de neige, pas de tempête de prix à l’horizon à l’aube de la prochaine saison hivernale d’après des déneigeurs interviewés par GranbyExpress.com.

Si certains entrepreneurs tentent de percer le marché du déneigement, les entreprises établies dans le domaine ne se semblent pas vouloir se lancer dans une guerre de prix. Pas question de s’amuser aux dépens des consommateurs et de Dame nature. Des surprises hivernales sont toujours possibles.

«Ici, à Saint-Césaire, il n’y a pas de collusion», ironise Mathieu Normandin, de Déneigement Normandin.

«Je sais à peu près les prix parce que les clients nous le disent. Une cliente, qui faisait affaire avec un autre déneigeur, m’a appelé. Un petit malheur lui est arrivé (porte de garage bosselée par de la roche soufflée) l’an passé et elle voulait savoir si je pouvais faire son déneigement à ce prix-là (une centaine de dollars). Dans l’ensemble, entre déneigeurs, on se respecte», indique M. Normandin.

Les «apprentis déneigeurs» aux offres alléchantes font partie du paysage de l’industrie du déneigement au dire de François Morissette, déneigeur depuis une dizaine d’années à Granby.

«Des guerres de prix? Il y en a toujours eu. Ça fait partie du commerce», soutient M. Morissette.

«Le fait qu’il n’y ait pas eu beaucoup de neige l’an dernier, de nouveaux joueurs vont peut-être s’essayer cette année. Il y a en a tous les ans. Mais si on a un gros hiver, ce monde-là, on ne les revoit plus. Ils partent vite avec les chèques et leurs clients nous appellent au milieu de l’hiver», ajoute le propriétaire d’une flotte de sept tracteurs.

Une petite saison

Les faibles précipitations de neige ont rendu la tâche facile pour les déneigeurs au cours du dernier hiver. La clémence de Dame nature a réduit d’ailleurs de 40% les sorties des équipements de François Morissette.

La température «yo-yo» a toutefois joué sur leurs nerfs. De la pluie, du verglas et de la neige dans le même cocktail ont forcé les entrepreneurs à revoir sur une base régulière leur stratégie de déneigement.

«L’hiver a été moins dur sur la machinerie et sur les coûts de diesel, mais on a dû appliquer beaucoup plus de sel. Et depuis quelques années, le sel est très cher. Je me considère tout de même chanceux, car je ne n’avais pas de commerces à grande surface à déglacer», déclare Mathieu Normandin.

Par ailleurs, le déneigeur de Saint-Césaire avoue avoir perdu un faible pourcentage de clients à la suite du «petit hiver».

Même son de cloche chez François Morissette. Ses clients réguliers des dernières années sont tous de retour. «Oui, je me suis fait dire que je travaillais pour rien en farce. Mais ça peut arriver des hivers comme ça.»