«Il n’y en a pas beaucoup comme lui.» – Robert Léger

ADISQ. Le compliment est fort et il ne vient pas de n’importe qui. À titre de professeur et co-directeur de l’École nationale de la chanson, Robert Léger a assisté à l’incubation de l’artiste Nevsky. Un oiseau rare qui avait tout pour réussir.

S’il croyait bien aux chances du Granbyen à l’ADISQ, l’ex-Beau Dommage ne s’attendait tout de même pas à ce qu’il reparte avec trois statuettes en main. «L’interprète de l’année est habituellement réservé à la même sorte de chanteur. Je pense que c’est un signe de renouvellement et de santé», se réjouit-il.

Alex Nevsky représente aussi pour lui l’exemple qu’on peut plaire sans tomber dans la facilité. «C’est un de ceux qui vont rejoindre à la fois un public large, mais avec un propos intelligent. Il n’y a pas de médiocrité là-dedans», note l’auteur de Tous les palmiers.

Pour avoir conçu le manuel Écrire une chanson, Robert Léger connaît toute la mécanique du texte et sait reconnaître le talent lorsqu’il le rencontre. C’était le cas avec le jeune Alex, mais il manquait de confiance.

«Il avait des images belles et surprenantes, mais il avait de la difficulté avec l’extériorisation de tout ça. Le voir à l’ADISQ et chanter, ça démontre le grand chemin parcouru pour habiter son corps et sa voix», observe-t-il.

D’après le musicien qui célèbre 40 ans de carrière, remporter un Félix (ou trois!), ça apporte deux choses. «D’abord, de la crédibilité par rapport à des partenaires éventuels. Ça attire l’attention et le respect. Ensuite, quand t’as 1,2 million de personnes le dimanche soir qui t’écoutent, c’est une porte d’entrée précieuse vers des oreilles», souligne-t-il.

L’École nationale de la chanson pourrait-elle bénéficier de certaines retombées? D’après Robert Léger, la clientèle éventuelle est au courant des faits et cela pourrait être un facteur d’influence positif.

Pierre Fortier «très content»

Devant leur téléviseur, l’équipe du Festival international de la chanson de Granby avait elle aussi des raisons de célébrer. Au nombre des gagnants de la soirée, on a vu défiler Alex Nevsky, les Sœurs Boulay, Patrice Michaud, Klô Pelgag et Pierre Lapointe. Tous des «ex» du FICG.

«Ça nous réconforte dans ce qu’on fait et que notre méthode de sélection fonctionne», mentionne le DG Pierre Fortier. Qui a aussi bien aimé entendre les réactions lorsque l’animateur Louis-José Houde a mentionné «Granby».

Au sujet du triomphe de Nevsky, il s’attend à ce que l’impact soit énorme. «Quand tu vas sur la scène à l’ADISQ, il y a une augmentation des ventes de disques et de billets», assure-t-il.

Une mère fière

Deux rangées derrière le siège d’Alex, se trouvaient plusieurs membres de sa famille, dont sa mère Manon Gagnon. «À la première nomination, on y croyait (album pop), pour la chanson, c’est peut-être là qu’il avait le plus de chances, mais l’artiste masculin, on est vraiment resté surpris», a-t-elle raconté.

Elle admet avoir vécu beaucoup de stress, mais une tension positive. «C’est comme une boule d’énergie», image la maman remplie de fierté. Déjà, à la sortie du premier album, où il avait obtenu quelques nominations, elle pouvait prédire qu’il monterait un jour sur le podium.

«Il vient d’entrer dans la cour des grands», conclut-elle.