Le GASP craint une réorganisation du Centre local d’emploi

SOCIÉTÉ. Des employés du Centre local d’emploi (CLE) de la Haute-Yamaska situé à Granby seraient transférés à Saint-Hyacinthe. Bien qu’une trentaine de kilomètres séparent les deux municipalités, le Groupe Actions Solution Pauvreté (GASP) craint que cette mesure nuise aux personnes les plus vulnérables.

«La réorganisation me fait craindre le pire», lance Julie Rivet, coordonnatrice du Partage Notre-Dame ainsi que collaboratrice du GASP.

La réorganisation du CLE de Granby serait effective à compter du 1er avril 2016. Cinq employés et une chef d’équipe seraient transférés à Saint-Hyacinthe en raison des réformes administratives du gouvernement libéral. Principalement, il s’agirait d’agents destinés à la gestion de l’aide financière de dernier recours.

Il n’y aurait donc plus d’accès direct à la population, estime le regroupement.

Le GASP appréhende le choc. Cette situation augmenterait les délais chez une clientèle vulnérable qui a déjà bien des contraintes dans ses souliers. «On éloigne les services gouvernementaux de la frange la plus vulnérable de la population, celle qui est souvent aux prises avec des problématiques autres que le budget, telles que la difficulté à lire, à avoir un accès à un téléphone ou à internet, ou des défis liés à l’organisation personnelle», précise Roger Lafrance de l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) Montérégie-EST.

Dans les faits, ils sont cinq du GASP à avoir tiré la sonnette d’alarme. Outre Mme Rivet et M. Lafrance, le coordonnateur Nicolas Luppens, Steve Bouthillier, directeur général du Passant et Mélanie Tremblay, intervenante au Partage Notre-Dame

Impact

Le CLE Haute-Yamaska a confirmé la réorganisation de son centre par le biais de la conseillère en communication d’Emploi Québec Montérégie, Chantal Thibodeau. Elle précise que l’objectif de cette réorganisation est d’améliorer le traitement des demandes.

La mesure touche des postes administratifs. Les agents qui seront rapatriés à Saint-Hyacinthe traitent et analysent les demandes d’aide financière de dernier recours. «Il n’y aura pas d’impact sur la clientèle», estime-t-elle.

La conseillère en communication indique que la clientèle pourra déposer une demande d’aide financière de dernier recours au bureau de Granby qui dénombrera alors une vingtaine d’employés.

Elle avise que des agents de bureau seront disponibles, comme c’est le cas à l’heure actuelle, pour épauler les clientèles qui auraient besoin d’accompagnement dans leur demande d’aide financière de dernier recours.

637 interventions

Au Partage Notre-Dame, une employée est dédiée à l’aide au remplissage du formulaire d’aide financière de dernier recours. Depuis le 31 juillet 2014, l’employée en question, Mélanie Tétreault, a réalisé 637 interventions.

La coordonnatrice du Partage Notre-Dame craint de devoir couper ce service en raison d’un manque de financement. Le CLE répondra-t-il suffisamment à cette demande qui s’est intensifiée en un an ? «Il s’arrête où leur champ de compétences versus un organisme communautaire», questionne Julie Rivet.