Non aux mesures de contrôle dans les hôpitaux

SANTÉ. Plusieurs membres du Collectif de défense des droits de la Montérégie (CDDM) ont manifesté cet après-midi devant le Centre hospitalier de Granby. Ce regroupement revendique l’élimination complète de l’isolement, de la contention et des substances chimiques dans les hôpitaux du Québec.

Le rassemblement fait suite à une entente en rapport avec un recours collectif intervenu le 15 mai 2015, en lien avec des mesures abusives d’isolement et de contention appliquées à l’hôpital de Valleyfield. Afin de souligner cette victoire, le CDDM a décidé de proclamer le 15 mai, Journée nationale «Non aux mesures de contrôle».

«Quand j’ai été victime de contention il y a plus de 15 ans à l’hôpital de Valleyfield, je ne réalisais pas qu’il y avait autant de personnes qui subissaient ce que j’ai vécu. Je suis fière que ma lutte personnelle devienne une revendication collective», a déclaré Lise Brouard, représentante des victimes au recours collectif et porte-parole de la journée du 15 mai.

Depuis maintenant plus de dix ans, l’organisme interpelle le ministère de la Santé afin qu’il prenne le leadership à propos des mesures de contrôle.

«Le gouvernement du Québec a émis des recommandations à travers des protocoles pour viser l’élimination, mais le leadership n’est pas au rendez-vous. Les mesures d’isolement et de contention sont toujours largement utilisées de façon abusive dans la province», a raconté en point de presse, Nancy Melanson, conseillère pour le Collectif de défense des droits de la Montérégie.

L’hôpital de Granby n’utiliserait pas des mesures de contrôle à son aile psychiatrique. C’est du moins ce que soutient Mme Melanson.

«Dans les chiffres que nous avons reçus du Centre hospitalier de Granby, au cours des 15 derniers mois, il n’y aurait pas de mesures de contention qui auraient été appliquées», note-t-elle.

Remise de documents à l’hôpital

Une délégation de trois personnes a remis des documents à la direction du Centre intégré universitaire de santé et services sociaux de l’Estrie. Dans cette série de revendications, on retrouve le remplacement des mesures de contrôle par des moyens alternatifs, une augmentation de la formation aux intervenants, la mise en place d’équipe spécialisée pour éviter l’application des mesures de contrôle et un leadership ferme des responsables pour viser l’élimination des mesures de contrôle.

«Il n’y aura pas de commentaires. On va faire le suivi avec la direction du CIUSSS de l’Estrie-CHUS», a commenté Patrick Poulin, coordonnateur en santé mentale pour l’organisation de la santé.

«Nous remercions les gens de se préoccuper des usagers. On reçoit leurs préoccupations et nous allons les amener à la direction», a affirmé pour sa part la conseillère en communications du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Julie Constantineau.

Les statistiques: un problème

La façon de comptabiliser les chiffres est disparate d’une région à l’autre à travers le Québec selon l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec.

«Depuis 2002, les statistiques sont un fléau. La donnée importante, soit la mise en place d’un outil standardisé de collecte de données, a été un cafouillage total et rien n’a été fait depuis», a souligné, Gorette Linhares, des communications de l’AGIDD-SMQ.

Par ailleurs, la députée de Taillon et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins, Diane Lamarre, appuie les revendications du Collectif de défense des droits de la Montérégie. Une allocution en ce sens sera faite demain à l’Assemblée nationale de Québec.