Une pétition sur le financement du travail de rue est lancée

COMMUNAUTÉ. Les organismes membres d’Impact de rue Haute-Yamaska et du Groupe actions solutions pauvreté (GASP) ont lancé, ce matin, une pétition ; ils empressent le gouvernement provincial de faire ses devoirs relativement au financement octroyé pour les ressources en travail de rue.

Actuellement, elles sont cinq à œuvrer sur le territoire de Granby et Waterloo. Les organisations en voudraient six pour améliorer leurs interventions, et neuf afin que les agglomérations plus rurales de la MRC soient également desservies. Pour cela, il faudrait évidemment que Québec délie les cordons de la bourse. De plus, les instances revendiquent un financement dédié et garanti en travail de rue.

«Si on est aux prises avec des sources de financement qui ne sont pas garanties à long terme […], on a déjà vécu des coupures de services dans le passé et ce n’est pas impossible qu’on en vive d’autres», explique le coordonnateur du GASP, Nicolas Luppens. Celui-ci  souhaiterait également que cesse la multiplication des bailleurs de fonds qui complique les activités de certaines organisations. «Ils ont chacun leurs outils de reddition de comptes. C’est énormément de démarches pour les organismes gestionnaires pour qui ce n’est pas nécessairement la mission première, par exemple les maisons des jeunes», ajoute M. Luppens.
Ce dernier aimerait ainsi que les sources de financement soient regroupées sous l’égide d’un ministère ou d’une seule instance gouvernementale.

Actuellement, l’enveloppe provient du ministère de la Justice via le Programme de financement issu du partage des produits de la criminalité, de la Table jeunesse de la Haute-Yamaska, de la Ville de Granby ainsi que du Programme de soutien aux organismes communautaires.

Débordées et sous-payées

Selon M. Luppens, les employées dépêchées sur le territoire sont débordées ; les demandes, elles, ne vont qu’en augmentant. En ce sens, il faut en quelque sorte donner aux ressources le moyen d’intervenir adéquatement, mais aussi leur offrir des conditions salariales qui reflètent davantage l’étendue de leurs responsabilités.  «Elles ont un salaire qui peut être qualifié de dérisoire par rapport à la tâche qui est accomplie […]. Ce sont des gens qui rentrent en contact avec des problématiques parfois lourdes», rappelle le coordonnateur.

Il estime également qu’une meilleure rémunération contribuerait à une meilleure rétention des professionnelles. Notons que les travailleuses de rue sont en quelque sorte chargées d’établir des liens significatifs, parfois de longue haleine, avec des personnes vulnérables faisant face à diverses problématiques.

Pour signer la pétition

La pétition lancée mardi, intitulée Pour un financement dédié, adéquat et garanti en travail de rue peut être signée en ligne sur le site Web de l’Assemblée nationale d’ici le 24 avril ou en version papier en communiquant avec le GASP. Environ 2000 signatures sont espérées.

Notons que quelque 1000 personnes avaient apposé leur signature à un premier document initié l’an dernier par une citoyenne, Denise Nadeau. Ayant personnellement pu constater l’impact positif qu’ont les travailleuses de rues dans la vie de personnes qui ont besoin de leur soutien, la Granbyenne  avait lancé un cri du cœur pour que plus de ressources soient localement déployées.

En 2017, les cinq travailleuses de rue du territoire ont fait près de 4000 contacts auprès de 1200 personnes différentes, dont la moitié a nécessité une intervention plus poussée.