Une «crise des vers blancs» à Granby

ENVIRONNEMENT. Devant l’inefficacité des méthodes autorisées par la réglementation municipale pour combattre l’actuelle infestation de vers blancs sur les pelouses, les élus de Granby devraient sous peu se prononcer sur l’utilisation de pesticides pour enrayer le phénomène qui s’abat littéralement sur le territoire.

Kim et Jean-Charles Ostrowski, des entrepreneurs privés en aménagement paysager, se sont présentés au micro, mardi soir, à l’occasion de la traditionnelle période de questions de la séance régulière du conseil municipal. Disant représenter leurs clients ainsi que d’autres entreprises en charge de l’entretien d’espaces verts, ils ont demandé à la Ville de prendre les grands moyens afin de s’attaquer directement à la problématique. Selon eux, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer.

«Ce qu’on a comme mesure, en ce moment, ce sont les nématodes pour enrayer de façon biologique (les vers blancs). Ça ne fonctionne même pas à 50 %. Ça fait deux ans qu’on les utilise […] et on n’en vient pas à bout», a fait valoir celle qui assurera la relève de la compagnie J.C. Ostrowski Spécialiste du décor extérieur.

«Catastrophique»

M. Ostrowski a quant à lui fait valoir que l’évolution est «incroyable» depuis 2016 et que l’infestation se veut «de plus en plus rapide». «Je regarde ça un petit peu comme quelqu’un qui a le cancer. Le médecin peut bien essayer de traiter (le patient) d’une manière, mais à un moment donné, c’est de la chimio que ça prend», a lancé l’entrepreneur aux élus, attentifs.

Celui-ci a d’ailleurs déploré le fait que les citoyens retirent une certaine épaisseur de terre de leur terrain pour ensuite s’en débarrasser. Croyant enrayer le problème, ils contribuent plutôt, par ce geste, à le répandre.

Le maire de Granby, Pascal Bonin, admet d’emblée que les vers blancs constituent actuellement «le sujet chaud» à Granby; des citoyens «désespérés par le phénomène» se sont d’ailleurs déplacés directement chez lui pour aborder la question. «Des gens m’ont dit dans les Cantons qu’ils avaient raclé cette année et qu’ils raclaient des vers blancs, que c’était complètement catastrophique. Il y a des gens qui ont commandé des voyages de terre et la terre arrivait avec des vers blancs», a-t-il raconté lors de la séance.

Un grand dilemme… et peu de temps

Bien conscient de la situation, M. Bonin estime que l’administration municipale, qui tente actuellement d’être la plus verte possible, sera nécessairement confrontée au dilemme d’autoriser des produits de synthèse pour mener son combat pour contrôler l’actuelle épidémie.

«Ça peut paraître ridicule, mais il y a une crise du ver blanc et la seule façon de l’enrayer, c’est avec des pesticides, parce que l’autre méthode ne fonctionne pas. Point. Ils viendront me dire de faire ça biologique, de mettre du terreau… Allez dire ça à ceux qui sont infestés […]», a lancé le premier magistrat à la presse locale au sortir de la rencontre.

Or, le temps presse: si aucune action n’est prise pour amenuiser la ponte des vers, qui devrait avoir lieu au courant des prochaines semaines, la prolifération de ces bestioles pourrait être encore plus importante au printemps 2019. Le premier magistrat admet en ce sens que le conseil municipal devra rapidement «prendre un camp».

Le comité environnement de la Ville sera rapidement réuni, assure M. Bonin. Une séance extraordinaire pourrait d’ailleurs être convoquée pour que ce point soit traité vu les échéanciers serrés. Selon l’élu, il n’est pas exclu, en raison du caractère urgent du dossier, que l’épandage de certains produits soit toléré en attendant qu’un changement soit officiellement apporté à la règlementation municipale de la Ville.

Une conférence sur les vers blancs se tiendra mardi prochain dès 19h à la salle du conseil de l’hôtel de ville de Granby.