Granby: la mobilité active testée par le maire Bonin

MOBILITÉ ACTIVE. Granby est-elle concrètement aussi «vélo» que se plaît à l’affirmer son maire, Pascal Bonin? Il semble que l’élu pourra lui-même répondre à cette question, ce dernier ayant pris la décision de se prêter au jeu des déplacements actifs quotidiens pour quelques mois, et ce, derrière le guidon d’un vélo électrique.

C’est d’abord un citoyen qui a abordé le premier magistrat quant à la difficulté de vivre en sol granbyen en n’ayant pour seul véhicule une monture à deux roues. Lorsqu’il s’est plus tard déplacé au magasin Cycle St-Onges pour son propre bolide, les propriétaires de l’endroit lui ont gracieusement proposé de lui prêter un vélo électrique.

S’engageant à n’utiliser son véhicule qu’en cas de nécessité, M. Bonin pourra bien évidemment tester cette bicyclette de marque Evox conçue au Québec, mais également (et surtout) les artères de sa propre ville.

«Ce n’était aucunement planifié ni pensé, c’est venu de façon spontanée. Je suis intrigué de le faire, dans le sens où je ne connais pas le résultat final», explique-t-il. Le fervent amateur de vélo de route se rendra donc tous les jours à l’hôtel de ville en pédalant de sa résidence du centre-ville et fera de même pour les différentes réunions auxquelles il se doit d’assister à l’extérieur de son enceinte.

«Mon but, c’est de ne me trouver aucune excuse pour ne pas l’utiliser et d’essayer de substituer l’automobile par un vélo électrique», avance M. Bonin, expliquant qu’il sera ainsi davantage en mesure de saisir «où sont les plus et les moins et ce qu’on peut faire pour améliorer la situation». Il s’agit également d’une façon, pour celui qui encourage les citoyens à opter pour des déplacements actifs, de faire en sorte que «les bottines suivent les babines».

Ombres au tableau

S’il se dit «séduit» par son nouveau moyen de transport deux jours après le début de son expérience, le premier magistrat a également déjà pris conscience, sur le terrain, de certaines ombres au tableau. «La peur de me faire voler est là chaque fois. Ça me stresse», avoue M. Bonin, qui utilise pourtant un cadenas à toute épreuve.

Dans une publication faite lundi sur sa page Facebook, ce dernier avouait également constater la difficulté que représentent certaines intersections du cœur de la ville, «surtout celles à deux et à trois voies de circulation». «Ouf! Dufferin et Principale, pas facile… Mettons qu’entre le dix roues et la voiture ce matin, je ne me suis pas senti comme Superman», commente-t-il sur le réseau, avant d’ajouter que «faire des trajets sur la piste cyclable c’est une chose, mais aller au boulot en est une autre».

Changer de perception

Il est évidemment trop tôt, pour le maire, pour dire si Granby est réellement «vélo friendly», ses tests ne faisant que débuter. Questionné par le <@Ri>GranbyExpress<@Ri>, celui-ci admet toutefois que le jeu auquel il se prêtera cet été pourrait influencer sa façon d’envisager la circulation ainsi que l’utilisation de la signalisation à Granby.

«Je vais mieux voir ce qui se passe au niveau de la courtoisie, de certaines intersections, là où il y a des stops ou pas, des  »cédez le passage » ou pas et les axes que l’on a développés», énumère-t-il. Le cycliste gardera également un œil sur le mobilier urbain, à savoir si ce dernier est adapté à sa nouvelle réalité et s’il est déployé en quantité suffisante sur le territoire.

D’ici la fin de son périple, le maire s’attend à vivre une multitude de péripéties: «Je vais les raconter. Le but, c’est d’être réaliste», lance-t-il, prêt à tout. Au moment d’écrire ces lignes, Pascal Bonin avait déjà parcouru une cinquantaine de kilomètres avec son nouvel engin.