MRC Haute-Yamaska: des bacs bruns en service au printemps 2019

MATIÈRES ORGANIQUES. Fortement attendus par la population, les bacs bruns feront officiellement leur entrée sur le territoire de la MRC de la Haute-Yamaska dès le printemps prochain. Ayant décroché le plus important contrat jamais octroyé par l’instance, c’est l’entreprise granbyenne Sani-Éco qui sera chargée des nouvelles opérations de cueillette de matières organiques.

L’entente quinquennale de 33,6 millions $ a été officialisée lors de la séance du conseil des maires tenue mercredi soir. En plus de continuer à assurer la collecte des matières résiduelles et recyclables, l’entreprise de la rue Édouard, qui a remporté l’appel d’offres, déploiera également le tout nouveau service. «On est contents et on est fiers que ce soit Sani-Éco. […] L’argent va demeurer sur le territoire, on parle d’employabilité et d’investissement. On sait que les centres de tri sont à la croisée des chemins», souligne le préfet, Paul Sarrazin. Deux autres entreprises ont tenté de décrocher le contrat.

Ainsi, près de 26 000 bacs bruns de 240 litres et plus de 32 000 minibacs de cuisine seront attribués aux résidents. Cette distribution représente un investissement total de 1,7 million $ provenant d’une réserve spéciale créée par la MRC. Les matières cueillies aux portes, à raison d’une fois par semaine durant la saison chaude et d’une fois par mois entre décembre et avril, prendront le chemin de la plate-forme de compostage de la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi, située à Cowansville. Les frais de compostage sont quant à eux chiffrés à environ deux millions $ sur cinq ans.

Si l’ajout de ce troisième service génèrera une dépense supplémentaire de 5,6 % pour 2019, le portefeuille des citoyens devrait, si tout se déroule tel que souhaité, être épargné.  «Il y avait une préoccupation très claire au niveau des élus de s’assurer que cette opération-là, dans la mesure du possible, soit à coût nul, qu’il n’y ait d’impact sur le compte de taxes ou de quotes-parts spéciales aux municipalités […]», ajoute M. Sarrazin.

La MRC évalue que les bacs bruns contribueront à détourner 18 % des ordures présentement enfouies, soit 4200 tonnes par an. L’instance aura ainsi accès à des gains financiers via le programme de redistribution des redevances du gouvernement qui pallieront aux dépenses qui viendront compenser l’augmentation.

Services remaniés

Afin d’éviter une surcharge financière aux citoyens, la MRC, qui planche depuis 2016 sur l’initiative, a également ajusté ses différents services. Environ 40 % des matières résiduelles générées par un ménage étant généralement compostables, la collecte des ordures se fera désormais aux deux semaines, et ce, tout au long de l’année. Les camions passeront ainsi 26 fois annuellement au lieu de 35.

La première des trois collectes de feuilles et de résidus de jardin, qui a lieu en septembre, sera également retirée du calendrier. Les citoyens pourront toutefois, dès 2019, inclure ces détritus dans leur bac brun. Aucun changement n’est prévu en ce qui a trait de la fréquence de collecte  des matières recyclables.
Les territoires et journées des collectes seront toutefois revus pour les différents services dès le début janvier, moment où entrera en vigueur la nouvelle entente avec Sani-Éco. «Le citoyen, au premier janvier, devra été vigilant à savoir où il se situe en fonction du nouveau contrat», précise Johanne Gaouette, directrice générale de la MRC.

Précisons que des campagnes de communication seront mises en branle dès cet automne afin de bien informer les citoyens relativement à la venue de ces nouveaux bacs;  la population sera également renseignée à savoir quelles sont les matières pouvant y être insérées.

Projet pilote prometteur

Les résidents du secteur neuf de Granby, ont déjà, grâce à un projet-pilote, intégré le compostage dans leurs habitudes. Les résultats sont d’ailleurs jugés très satisfaisants par la MRC, qui estime que le reste de la population emboîtera le pas.

«Ça a été au-delà de nos attentes, autant en termes du respect des consignes par les citoyens […]que de quantités recueillies. On parle de 225 tonnes pour l’année passée dans ce secteur-là, ce qui était la cible que l’on s’était fixée», explique Karine Denis, directrice de la gestion des matières résiduelles de la MRC. L’initiative est également à l’essai à Saint-Alphonse-de-Granby depuis le 31 mai dernier.