Un triathlon pour le plaisir de nourrir le corps et l’esprit

DÉFI. Se rendre à Lake Placid, dans l’état de New York, en vélo en vue de sa prochaine compétition, se retrouver aux côtés d’athlètes passionnés de triathlon et en retirer du bonheur, peu importe le résultat final. En 12 ans d’épreuves sportives de longue distance, Pierre Beauregard continue de s’amuser. Le Granbyen ajoutera prochainement un 9e Ironman à sa collection d’exploits sportifs.

Pierre Beauregard nage à contre-courant des triathlètes qui vont prendre le départ de l’Ironman de Lake Placid. Alors que la majorité des participants vont prendre l’auto ou l’avion en direction de l’état de la côte est des États-Unis pour l’épreuve du 22 juillet prochain, l’homme quittera le Québec sur deux roues une semaine à l’avance. L’homme de 47 ans ne fait visiblement rien comme les autres. Partir de Montréal, faire un arrêt à Hemmingford pour y passer la nuit chez des amis, traverser la frontière américaine à vélo et mettre ensuite le cap sur Lake Placid. Une randonnée d’environ 200 km quelques jours avant 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42.2 km de course à pied ou de marche rapide. La méthode «Beauregard» suscite la curiosité. Tellement original le monsieur que la Fondation Ironman l’a invité cette année.

«Quand j’ai commencé ça il y a huit ans, je ne pensais pas que ça allait devenir aussi plaisant que ça. Quand je pars, j’ai l’impression de partir pour un mois. Je me déconnecte et je décroche», explique le sportif.

Même la traversée de la frontière américaine est une aventure en soi, raconte Pierre Beauregard. Un Canadien avec peu de bagages qui se rend à Lake Placid à vélo pour concourir à un triathlon de la série Ironman. C’est assez inhabituel. «Les douaniers américains ne sont pas trop suspicieux, mais ils trouvent ça drôle.»

L’art de ne pas s’entraîner

Après Lake Placid, Pierre Beauregard pourra se targuer d’avoir réalisé son 45e grand défi sportif en un peu plus d’une dizaine d’années. Si les triathlètes carburent généralement à l’entraînement intensif afin d’être au sommet de leur forme lors d’une compétition, le Granbyen fait tout le contraire. L’homme a sa propre recette.

«Un triathlon, c’est physique, c’est spirituel à la limite et c’est humain.» «Je ne m’entraîne jamais. Ça fait partie de ma stratégie. Je m’amuse dehors et je le fais.»

Un objectif? «Je n’ai jamais d’objectif. Mon seul objectif, c’est de me rendre à la ligne de départ. C’est là que je suis le plus émotif. Après, c’est de me rendre à la ligne d’arrivée», affirme le triathlète.

Conférencier à ses heures, auteur du livre L’approche des défis par le plaisir: toujours gagnant! et un appel de la Fondation Ironman, Pierre Beauregard ne peut demander mieux par les temps qui courent. La vie est bonne pour lui.  «C’est une année spéciale juste pour ça. Oui, je suis fébrile à quelques jours du Ironman de Lake Placid. J’ai vraiment du plaisir à faire des triathlons même si c’est dur. Quand je suis à la ligne d’arrivée, j’ai le goût de retourner à la ligne de départ, l’année prochaine.»