Pour en finir avec le gaspillage alimentaire

COMMUNAUTÉ. Après une première phase déployée en ce sens l’an dernier, voilà que la Corporation de développement communautaire de la Haute-Yamaska (CDCHY) reprend le collier de l’initiative avec non pas un, mais deux «Communs Frigos» accessibles à Granby. Leur mission? Contribuer à mettre à mal le gaspillage alimentaire.

Le premier, entièrement neuf, est disposé à l’extérieur du Centre communautaire Saint-Benoit (CCSB) tandis que le deuxième, disponible à l’année, est installé au deuxième étage du bâtiment de la rue Saint-Antoine Nord. Les deux sont accessibles à monsieur et madame Tout-le-monde et non pas seulement aux personnes démunies.

«C’est sûr qu’il y a des gens qui sont dans le besoin et qui vont en profiter et c’est tant mieux, mais […] c’est ouvert à tous. Le but, c’est vraiment d’éviter de jeter ce qui irait normalement aux poubelles», fait valoir l’agente de communications pour le Commun Frigo, Stéphany Chrétien.

À l’inverse, cette dernière invite également les citoyens à venir y déposer de la nourriture en trop: «On aimerait créer l’habitude chez les gens de venir porter (leurs denrées) avant de partir en vacances, leurs surplus de jardin ou les choses que l’on a achetées, mais qu’on ne mange pas […]. Évidemment, quand ça vient des ménages, les produits  ne doivent pas être  transformés», explique Mme Chrétien.

Les différentes organisations et entreprises œuvrant dans le domaine agroalimentaire ou dans la restauration sont également visées par le projet. Plusieurs partenaires se sont d’ailleurs engagés à long terme à garnir les tablettes des réfrigérateurs de leurs surplus, par exemple SOS Dépannage-Moisson Granby, Terres urbaines,  Aux P’tits Fruits ainsi que le restaurant Esmond.

«Ça se vide très rapidement et notre besoin actuel, c’est vraiment de trouver de nouveaux partenaires», précise Stéphany Chrétien.
En plus des fruits et légumes déjà acceptés l’an dernier, les pains, les œufs, les produits laitiers, les denrées sèches ainsi que les conserves commerciales peuvent dorénavant être déposés dans les deux réfrigérateurs libre-service. «(On accepte aussi) les produits commerciaux transformés, mais identifiés et étiquetés», explique  Mme Chrétien.

Précisons que les utilisateurs sont invités à se servir en prenant seulement la nourriture dont ils ont besoin afin de laisser la chance à tous d’en bénéficier. «Des fois, il y a des gens qui partent avec beaucoup (de denrées), même je dirais, des fois, la totalité du frigo, donc il n’y en a plus pour les autres», admet l’agente de communications.

D’autres nouveautés

En guise de nouveauté, un vélo-livraison actuellement en conception et muni d’une remorque sera mis à la disposition de la dizaine de bénévoles mettant la main à la pâte cette année. Ces derniers pourront l’utiliser pour aller cueillir les dons dans les différents foyers ou chez les partenaires.

Des aimants à frigo seront également distribués une fois les vacances estivales terminées. Arborant le slogan «Balance pas tout», ils feront office de rappel afin que les ménages, qui constituent la principale source du gaspillage alimentaire, évitent de jeter de la nourriture qui peut encore être consommée.

Déjà du vandalisme

Le Commun Frigo extérieur, installé depuis mai dernier et décoré depuis deux semaines seulement, est déjà la cible de vandales. «Il y a trois événements qui se sont produits. On trouve ça dommage […] parce que c’est pour la communauté», déplore le directeur général du CDCHY, Sylvain Dupont.

L’organisation en vient malheureusement à se questionner quant au retour du Commun Frigo extérieur l’an prochain. «Déjà là, la poignée est arrachée et on est obligés de mettre un cadenas parce qu’il ne ferme plus», résume-t-il, précisant qu’une telle situation n’était pas survenue l’an dernier.  N’ayant d’autre choix, l’organisation a installé une caméra de surveillance sur les lieux.

Pour plus d’information relativement à l’initiative, visitez la page Facebook Commun Frigo. Des recettes, des conseils et des trucs afin d’éviter la perte d’aliments y sont notamment publiés.