L’éducation dans la mire d’Anne-Sophie Legault 

POLITIQUE PROVINCIALE. Elle est bien la petite sœur du candidat de Québec solidaire (QS) dans Brome-Missisquoi, Alexandre Legault. Si elle briguera les suffrages dans le comté voisin, Granby, pour la même formation politique, Anne-Sophie Legault propose aux élections des priorités qui lui sont propres, dont l’éducation.

Étudiante à l’Université de Sherbrooke en enseignement, la militante a d’abord joint les rangs de QS lorsque son aîné a annoncé ses intentions. La jeune femme de 21 ans, qui se sent interpellée par les valeurs et les idées du parti, souhaite maintenant devenir «la voix et les oreilles» des citoyens sous la bannière orange.

«J’étais cynique face à la politique et QS a été le seul parti qui m’a ouvert les yeux et qui m’a convaincue que c’est possible de changer les choses. […] C’est le parti du peuple, c’est un parti qui se tient. Pour moi, c’est vraiment une chose importante», lance celle qui est attirée par la vision humaine et communautaire des solidaires.

Inspirée par l’ex-porte-parole Françoise David, qui l’a persuadée de se lancer dans l’éprouvant univers de l’éducation, Mme Legault met ce thème au cœur de sa campagne. La future professeure a constaté de réels problèmes sur le terrain, qu’elle a exploré lors de stages. Cette dernière juge d’ailleurs que les écoles de la circonscription «ont besoin de beaucoup d’amour». C’est précisément ce constat qui a convaincu la candidate de prendre le taureau par les cornes et de se lancer en politique pour la toute première fois.

«On manque de ressources, les classes ne sont pas assez grandes, on a des tables et des chaises brisées pour nos élèves, elles ne sont pas à la bonne hauteur. Il n’y a plein de choses comme ça qui n’ont pas d’allure», se désole la passionnée de littérature jeunesse.

La rivière Yamaska, «la plus polluée du Québec», fait également partie de ses batailles. La nouvelle venue en politique s’inquiète aussi du lac Boivin, envahi par les algues. Enfin, le sort des personnes âgées la préoccupe vivement; l’aspirante députée aimerait que des ponts soient davantage créés entre les générations afin de valoriser ceux et celles qui ont «bâti notre province». «Il y a plein de choses dans la communauté qu’on pourrait faire pour leur faire sentir qu’ils ont une place, qu’ils peuvent aider et qu’ils servent encore à quelque chose», soutient-elle.

Tout n’est pas joué

Se faisant davantage aborder sur la question de son âge par les journalistes que par les citoyens qu’elle rencontre, Anne-Sophie Legault croit sincèrement qu’elle pourrait changer la donne. Pour cela, elle mise sur les jeunes, qu’elle espère convaincre de converger vers les urnes lors du jour «J». Elle va d’ailleurs déjà à leur rencontre dans le cadre de différents événements. «Ils ne sont pas assez représentés ni impliqués en politique […], argue-t-elle. Mon but, c’est de les conscientiser à l’importance de leur vote».

Bien consciente des récents sondages et du fait qu’elle représente un tiers parti, Mme Legault estime néanmoins que les dés ne sont pas jetés. Par ailleurs, se présenter contre celui qui «a le siège le plus assuré à l’Assemblée nationale», le député sortant, ne l’effraie pas du tout. «Je vois ça comme une motivation. Ce serait donc beau qu’une jeune fille de 21 ans déloge François Bonnardel», lance-t-elle, ajoutant qu’elle espère au moins «lui faire un petit peu peur».

Selon la candidate solidaire, les gens apprécient beaucoup le «gars» et votent pour lui, et non «pour le parti». «Pour cette élection-ci, ça va être important de comprendre qu’en votant pour le gars, on vote pour le parti et que ça peut être problématique et […] dangereux», estime-t-elle. Anne-Sophie Legault déplore, entre autres, le fait que la Coalition avenir Québec (CAQ) souhaite abolir les commissions scolaires.

Trois autres candidates tenteront de déloger le député caquiste François Bonnardel, qui tentera une réélection: la libérale Lyne Laverdure, la péquiste Chantal Beauchemin ainsi que Daphné Poulin, du Parti vert du Québec. La campagne sera déclenchée le 23 août.