FICG: l’OSM et ses fantastiques dames se donnent en spectacle

MUSIQUE. Magistral. Ce mot semble avoir été pensé pour refléter la soirée de jeudi, durant laquelle le Festival international de la chanson de Granby (FICG) s’est offert, pour ses 50 ans, rien de moins que l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) et sept des plus belles voix que son concours a vu naître.

Le Palace, plein à craquer et sur son 36, s’est transformé en grand jardin le temps de ce moment fortement attendu; 60 musiciens de l’OSM ont pris place sur scène, sous la direction de la chef d’orchestre Dina Gilbert, en remplacement de Simon Leclerc. Les spectateurs n’y auront d’ailleurs vu que du feu.

Habituée d’œuvrer auprès de prodigieux orchestres, l’animatrice Monique Giroux était quant à elle chargée de la direction artistique de ce spectacle porté de A à Z par la musique. «Dans six mois, un an, cinq ans, les gens diront  »te souviens-tu du soir du 50e du Festival de Granby, à l’OSM? On était là »», fait valoir la mélomane, qui s’est faite discrète tout au long de la soirée.

La soirée d’environ deux heures a débuté tout en finesse avec Safia Nolin et sa pièce Igloo; chaque membre de l’orchestre symphonique semblait alors jouer sur la pointe des pieds. Ont suivi Marie-Denise Pelletier, Isabelle Boulay et Luce Dufault avec des chansons que la foule ne s’attendait pas nécessairement à retrouver au cœur de ce grand medley de grandes chansons québécoises.

Ce n’est qu’avec l’arrivée de la jeune interprète Joannie Roussel que le public aura véritablement saisi la teneur historique de ce grand rendez-vous musical. L’interprète finaliste en 2015 a offert, d’une voix puissante qui a littéralement renversé les spectateurs, Un peu plus haut de Jean-Pierre Ferland, à laquelle l’OSM s’est littéralement mariée. «L’OSM, c’est un train à grande vapeur qui te pousse dans le derrière. Tu n’as pas le choix de performer», lance celle qui a laissé une marque indélébile dans cette soirée.

Cette dernière a dès lors pris une tournure plus impressionnante. La demi-finaliste de 2016 Émie Champagne a rejoint Joannie Roussel pour un Hymne à la beauté du monde durant lequel auquel l’Ensemble Vocal Cantabilé a contribué de brillante façon.

C’est toutefois Marie-Denise Pelletier, qui n’a absolument rien perdu au niveau vocal avec les années, qui a laissé le plus la foule béate. La lauréate de 1982, qui n’en était pas à sa première expérience aux côtés de l’OSM, a offert une version revisitée inoubliable de son grand succès Tous les cris les SOS. Elle s’est ensuite lancée dans Le plus beau voyage de Claude Gauthier, une pièce qu’elle a dédiée à René Lévesque et qui a fait forte impression.

«On se paye la traite. C’est sûr que c’est un privilège de pouvoir être accompagnée par un orchestre symphonique. Dans ce contexte-là, c’est encore plus le fun, parce qu’évidemment il y a la fébrilité des 50 ans du concours», a-t-elle expliqué au GranbyExpress.

Ce n’est qu’en fin de piste, alors que filait déjà la soirée à (trop) vive allure, que Fabienne Thibeault a fait apparition sur scène. Celle qui était grimpée sur ces mêmes planches pour la toute première fois en 1974 a véritablement été acclamée par le public avant même d’entonner la bien connue Ma mère chantait toujours. Si sa voix se veut indéniablement plus fragile qu’à l’époque, le public s’est laissé transporter par cette grande de la chanson qui transmet encore l’émotion comme au premier jour.

Hommage à Starmania

Fabienne Thibeault ainsi que trois autres des sept solistes de passage sur scène ayant joint leur voix aux différentes moutures de Starmania, l’opéra rock signé Luc Plamondon et Michel Berger était un incontournable et a  fait l’objet d’un hommage. «C’était difficile de passer à côté, d’autant plus que ce sont les 40 ans de Starmania cette année. Luc (Plamondon) s’est beaucoup inspiré de Granby pour choisir ses interprètes», rappelle Monique Giroux.

Si de grands titres ont évidemment dû être écartés, le public a pu se délecter de Les uns contre les autres, interprétée par Luce Dufault, de Les adieux d’un sex-symbol avec Marie-Denise Peletier et de Monopolis (Isabelle Boulay).

Le rideau est tombé sur Le monde est stone, poussée par Fabienne Thibeault, la toute première Marie-Jeanne de la production. Celle qui a tout donné s’est, par ailleurs, mérité une ovation debout, signe que le public est bien loin de l’avoir oubliée.