Éducation: «Il faut investir», plaide Chantal Beauchemin

ÉDUCATION. «Rien ne va plus» dans les écoles, déplore la candidate péquiste dans Granby, Chantal Beauchemin. Alors que le Parti libéral du Québec (PLQ) promettait, en 2014, d’augmenter de 3,5 % le budget national en éducation, l’enseignante au primaire décrie que ce sont les enfants qui paient le prix des compressions qui ont plutôt eu lieu.

«Ce qu’on a eu, c’est quatre milliards de coupures. Trois cent soixante-quinze professionnels ont été coupés et ont perdu leur job. Ça, ce sont des milliers d’enfants qui ont été privés de services», lance d’emblée la politicienne, qui chiffre à 30 % la proportion des jeunes touchés. Celle qui cumule 28 ans de métier a donné de multiples exemples, mardi matin, à l’occasion d’une conférence de presse portant sur le sujet.

Elle a, entre autres, parlé de Jordan (nom fictif), l’un des huit élèves de sa classe détenant un plan d’intervention adapté. Celui-ci présentait des troubles sévères du comportement; chacune de ses crises impliquait de faire sortir les 21 autres élèves du local. «Est-ce que j’ai eu de l’aide? Oui, il y a eu des rencontres avec des professionnels, mais je n’ai pas eu l’aide de techniciens dans ma classe ou de préposés. Pourquoi? Parce qu’il y avait pire», relate-t-elle.

La candidate cite également l’exemple d’un enfant ayant une déficience intellectuelle légère qui n’a été placé dans une classe adaptée à ses besoins que trois ans après que son cas eut été signalé par le corps professoral. «Ça a des répercussions graves sur le développement des enfants», ajoute-t-elle.

Or, le temps où les enseignants, débordés et à bout de souffle, tentent seuls de «sauver» certains enfants doit être révolu, plaide la péquiste. «Ça se compte par dizaines, les enseignantes qui tombent en <@Ri>burn out<@$p>. Ça, c’est sans parler (du fait) que 25 % des nouveaux enseignants abandonnent la profession parce que c’est trop difficile», poursuit-elle, rappelant que les problématiques se complexifient dans les écoles.

Même les directions écopent des coupures, juge Chantal Beauchemin: «Si on en leur met plus que ce qu’ils ont déjà comme responsabilité, ça ne marchera pas […]». L’enseignante fait ainsi référence au désir de la Coalition avenir Québec (CAQ) d’abolir les commissions scolaires pour donner davantage de latitude aux directions.

Plus de ressources, moins d’élèves

Alors  qu’en Ontario, le ratio est fixé à 20 jusqu’en sixième année, Mme Beauchemin croit qu’il est impératif de diminuer le nombre d’élèves par classe. «Comptez sur moi pour que je travaille sur cet objectif-là et que je réussisse à réduire le nombre d’élèves par classe, particulièrement chez les plus petits», promet-elle.

Cette dernière juge qu’il faudrait à tout le moins ajouter des préposées et des techniciennes en éducation spécialisée en classe pour supporter les enseignants. La péquiste ajoute d’ailleurs que sa formation politique compte embaucher 1260 professionnels additionnels pour répondre aux besoins actuels. «Il ne faut pas couper, il faut investir», martèle-t-elle.

Celle-ci rappelle que le PQ souhaite aussi injecter 30 millions $ supplémentaires pour les rénovations dans les écoles; le montant spécifique pour le comté de Granby n’a toutefois pas été précisé. Quatre écoles y ont obtenu «la cote D» quant à la vétusté de leurs infrastructures (Saint-Eugène, Saint-Luc, Sainte-Marie et J.-H.-Leclerc) selon la candidate.

Mme Beauchemin réitère également que son parti entend adopter le projet de loi Bouclier visant à protéger les budgets en éducation.