Quatre candidates, un seul «parti» : l’environnement

POLITIQUE PROVINCIALE. Quatre candidates aux élections du premier octobre dans Granby avaient donné rendez-vous aux citoyens et aux médias locaux, samedi midi. Laissant de côté leurs couleurs politiques et leurs plateformes respectives, les quatre dames ont tenu à faire une trêve, le temps de lancer de concert un message solidaire en faveur de la planète.

La péquiste Chantal Beauchemin avait souhaité organiser, de prime à bord, une «marche en blanc» à Granby en faveur de la préservation de l’environnement; la population ainsi que les autres aspirants députés avaient d’ailleurs été invités à s’y joindre.

Le conseil municipal ne lui ayant pas, à pied levé, donné l’aval nécessaire à la concrétisation de cette action voulue non partisane, cette dernière a choisi de transformer l’initiative en un pique-nique, tenu au Centre d’interprétation de la nature du Lac Boivin.

La libérale Lyne Laverdure, la solidaire Anne-Sophie Legault et Stéphanie Desmeules, en remplacement de la candidate Daphné Poulin, du parti Vert, ont répondu présentes. Si une poignée de citoyens seulement sont allés à leur rencontre lors de cette activité dernière minute, les politiciennes ne s’en formalisent pas. «Ce qui n’est pas sexy, ce n’est pas l’environnement, c’est la politique», défend Mme Desmeules, qui admet qu’un certain pessimiste prévaut chez une part de la population.

Pas question, lors de ce court rendez-vous en plein air, de vanter les mérites, les engagements et les réalisations de sa formation politique; l’idée était de mettre la campagne sur pause et de mettre la question environnementale en avant-plan. «Malgré nos allégeances différences, on a des points en commun et une urgence d’agir au niveau de l’environnement», plaide la candidate du Parti vert. «En environnement, il n’y a pas de frontière et il n’y a pas de carcan politique», complète quant à elle sa consœur libérale.

Pour Chantal Beauchemin, qui prône la camaraderie, tous les candidats sur la ligne de départ ont d’emblée de bonnes intentions: «Je sais que tous les gens qui se présentent en politique ont à cœur le développement de leur communauté. Peu importe tu es pour quel parti, tu veux faire du bien, faire avancer la société».

Urgence d’agir

Les quatre politiciennes, à l’instar de personnalités publiques qui l’ont fait récemment, ont émis un cri d’alarme à l’attention de la population. «Présentement, on est rendus à une étape dans l’histoire de l’humanité où l’on aurait besoin de 1,7 planète pour répondre à nos besoins. Je pense qu’il y a vraiment de grands comportements de consommateurs à changer», plaide Mme Beauchemin.

Sa compatriote libérale, Lyne Laverdure,  a quant à elle fait connaître sa préoccupation quant aux subverses. «Il y en a eu 620, seulement pour la viIlle de Granby, en 2014-2015. C’est fréquent!», explique  l’avocate de profession, qui a expliqué que des eaux usées sont rejetées en grande quantité dans la rivière Yamaska, la plus polluée en province, lors de grands coups d’eau.

Des moyens concrets

Anne-Sophie Legault a présenté, samedi, des petits gestes qui peuvent contribuer à faire une grande différence pour la Terre. Utiliser une tasse à café, des pailles et des sacs d’épicerie réutilisables et favoriser l’achat de biens usagés ou fabriqués à partir de matières recyclées font partie de la liste. Cette dernière est d’ailleurs disponible intégralement sur la page Facebook Anne-Sophie Legault dans Granby.

Si Béa Johnson et son bouquin intitulé Zéro Déchet demeure un ouvrage phare pour la jeune femme de 21 ans, l’étudiante à l’université de Sherbrooke souhaite encourager les citoyens à faire leur bout de chemin, quel qu’il soit. «Si ce n’est pas aussi drastique que d’aller vers le zéro déchet, on peut quand même faire notre part […]», plaide-t-elle.

L’enseignante Chantal Beauchemin souhaite pour sa part inciter ses concitoyens à adopter de bonnes habitudes; le transport actif et le transport en commun sont pour elle des avenues qui méritent d’être davantage explorées. «C’est sûr que tu es obligé de réfléchir, que tu ne peux pas spontanément t’en aller quelque part […], mais à Granby aussi ça se peut», plaide celle qui considère que de tels mœurs peuvent être adoptés en dehors de l’île de Montréal.

Le candidat conservateur Pierre Bélanger avait été convié au rendez-vous, mais n’a pas donné suite à l’invitation; le caquiste François Bonnardel participait quant à lui, au même moment, au Tour vélo Roulez pour vivre au profit de la Fondation du centre hospitalier de Granby (CHG) et n’a donc pu y répondre positivement.