Campagne électorale: la CSN liste ses demandes

ÉLECTIONS. Le Conseil central de la Montérégie-CSN profite du dernier sprint électoral pour y aller de ses revendications et invite les chefs de parti à étaler leurs engagements vis-à-vis les travailleurs et travailleuses de la région.

En point de presse à Granby, cet avant-midi, la CSN a exhibé sa liste d’épicerie qu’elle a soumise aux partis politiques en vue de l’élection du 1er octobre. L’épuisement et le manque de personnel en santé et en éducation, la précarité d’emploi dans certains secteurs et l’effritement des services publics ont été, entre autres, évoqués par le vice-président du Conseil central de la Montérégie-CSN, Jacques Lanciault.

«C’est malheureux de constater qu’encore aujourd’hui en 2018, il y a des secteurs d’emploi où les conditions de travail des salarié (es) sont inacceptables. À Granby, c’est notamment le cas des travailleuses des centres d’hébergement privés, des chauffeurs d’autobus scolaires et du personnel  dans le réseau de la santé (…). C’est pourquoi nous voulons connaître les solutions concrètes que proposent nos futurs élus», a exprimé M. Lanciault.

Après les demandes syndicales vient habituellement l’appel au vote stratégique. À la CSN, on affirme que cette tactique ne fait pas partie du plan de match pour cette élection-ci.

«On dit à nos membres de s’informer. On ne les guide pas vers un parti ou vers un autre», a déclaré le vice-président du Conseil central de la Montérégie-CSN.  M. Lanciault reconnaît que son organisation a des positions claires, mais qu’il n’a jamais été question de faire front commun, entre autres, aux côtés de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). «Ça n’a jamais été un projet pour la CSN.»

L’ALENA et la gestion de l’offre   

Interpellée par la renégociation de l’ALENA et de la gestion de l’offre, le Conseil central de la Montérégie-CSN dit craindre l’ouverture aux produits en provenance des États-Unis. L’entrée massive de produits laitiers américains au pays pourrait porter un dur coup à l’industrie canadienne de la transformation laitière et par ricochet aux fermes d’ici, soutient le syndicat. Pour le secrétaire du Syndicat des Aliments Ultima, Steeve Bouchard, la menace américaine doit être prise au sérieux par les formations politiques québécoises.

«Les inquiétudes que l’on a à l’usine de Granby (Aliments Ultima emploie 300 travailleurs), c’est que l’ouverture du marché dans le monde laitier, c’est un nouveau marché de 38 millions de consommateurs pour les fabricants au sud de la frontière. Ces transformateurs-là (américains) sont déjà installés et la production laitière est en surproduction. Pour eux, l’objectif principal, c’est d’agrandir leur bassin de consommateurs», a affirmé le porte-parole syndical chez Aliments Ultima.

Selon M. Bouchard, des géants américains du domaine agroalimentaire ayant recours à des sous-traitants canadiens pourraient être tentés de rapatrier des productions aux États-Unis advenant un accord favorable à nos voisins du Sud. Si la guerre de prix fait miroiter une réduction de la facture pour les consommateurs, le scénario serait tout le contraire pour les travailleurs canadiens des usines laitières. Des emplois pourraient être en péril, soutient le représentant syndical d’Aliments Ultima.

«À l’usine de Granby, on fabrique en sous-traitance les produits de General Mills (Yoplait). Si jamais les marchés s’ouvrent, est-ce qu’ils (General Mills) vont utiliser leurs usines au sud de la frontière pour produire et amener ensuite leurs produits ici?», se questionne Steeve Bouchard.