Daniel Roy: quand deux tiques font tout chavirer

SOLIDARITÉ. La maladie de Lyme chronique a déjà fait perdre beaucoup à un Granbyen. Évaluant que les différents moyens pris pour combattre la bactérie lui ont jusqu’ici coûté environ 70 000 $ en 14 mois, Daniel Roy est à bout de souffle. Afin de l’aider à compléter l’intense traitement qu’il subit actuellement, ses enfants lancent un appel à l’aide.

Avant d’être piqué par une tique infectée en 2011, le papa et grand-papa vivait une vie à mille lieues de ce qui constitue désormais son quotidien. Très actif et accomplissant une panoplie de projets, le charpentier-menuisier travaillait à l’époque 80 heures par semaine. Considéré invalide depuis le 17 octobre 2016, il doit maintenant vivre avec la douleur, la fatigue, les étourdissements et bon nombre d’autres symptômes; son quotidien a basculé.

Celui-ci est d’ailleurs méconnaissable: il a perdu environ 75 lb au cours des dernières années. «Ce sont des hauts et des bas. Ce n’est pas facile. Il faut être très fort moralement. Des fois, il faut que je me botte le derrière et que je me parle à moi-même», admet l’homme de 54 ans.

Ne parvenant pas à obtenir un diagnostic précis au Québec auprès avoir consulté d’innombrables professionnels de la santé et passé une batterie de tests, le patient s’est tourné finalement, en juin 2017, vers une clinique américaine privée située à Plattsburgh, aux États-Unis. La Dre Maureen McShane lui rend alors son verdict; trois bactéries sont détectées dans son sang, dont la maladie de Lyme.

Celle qui s’est elle-même remise de ce mal lui prescrit alors un régime pour le moins costaud alliant antibiotiques, suppléments, vitamines et antidouleurs. Au total, ce sont environ 65 comprimés et 17 produits liquides que Daniel Roy ingère chaque jour. «Ça coûte un bras et une jambe. Juste en suppléments, ça me coûte 1210 $ par mois, 2950 $ avec la médication», calcule-t-il.

La plupart des substances composant ce traitement ne sont pas remboursées par les assureurs privés ou par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ); si l’existence de la maladie de Lyme n’est nullement contestée par le corps médical de la province, sa forme chronique, elle, est bel et bien remise en doute.

Un changement à ses habitudes de vie s’impose également: le Granbyen adopte, sur recommandation de la Dre McShane, une diète paléolithique extrêmement stricte. «Bien manger, ça coûte aussi cher», souligne celui pour qui il est désormais proscrit d’ingérer une longue liste d’aliments: sucre, levure, gluten, produits laitiers, maïs, amidon, arachides, sirop d’érable et agents de conservation.

«Les seuls fruits que je peux manger, ce sont des pommes, des poires, des bleuets et des framboises», énumère celui qui cuisine désormais presque tout ce qui compose ses repas.

En route vers la guérison
Il est ardu d’établir avec certitude s’il est en bonne voie d’officiellement reléguer sa maladie aux oubliettes: M. Roy a été, comble du malheur, piqué une deuxième fois par une tique en octobre 2017. Les autorités médicales ont confirmé qu’elle était elle aussi infectée. «Il faut être malchanceux», admet-il.

L’espoir subsiste néanmoins chez le malade: atteint d’un mal dont les conséquences sont bien réelles, il compte bien traverser cet épisode éprouvant et réintégrer le marché du travail. «Ce n’est pas sûr que je vais revenir à 100 %, mais mon médecin aux États a confiance que je puisse me rendre à 85, % ou 90 %, peut-être», explique celui qui espère aussi pouvoir pratiquer de nouveau ses deux passions, le golf et la chasse. «Je pense que je vais en venir à bout. J’ai hâte», avoue-t-il, épuisé.

Si les soins offerts par des cliniques alternatives comme celle qu’il consulte ne sont pas approuvés en province, M. Roy, lui, juge qu’il n’a d’autre option que de tenter le tout pour le tout, le corps médical québécois ne lui fournissant aucune autre réponse. «Je mets toutes les chances de mon côté», mentionne-t-il, estimant que sa situation s’est améliorée depuis mai dernier.

Appel à la générosité
Mais dans ce marathon contre la maladie, les fonds s’amenuisent sérieusement. Admettant qu’il est difficile, pour lui, d’oser demander de l’aide à ses concitoyens, M. Roy réalise qu’il doit se résoudre à opter pour cette option; pour ce faire, ses quatre enfants ont mis sur pied une campagne en ligne. «Si je ne fais pas quelque chose, je vais tout perdre», admet-il sans détour au GranbyExpress.

La collecte, mise sur pied le 1er septembre dernier, a jusqu’ici permis d’amasser plus de 4400 $ sur un objectif total de 30 000 $. Les personnes désirant y contribuer peuvent le faire en consultant la page GofundMe intitulée Pour combattre la maladie de Lyme.