Légionellose: un sixième cas à Granby et dans les environs

SANTÉ. Un sixième cas de légionellose en 2018 est confirmé à Granby et dans les environs: toujours à la recherche de la ou des sources d’éclosion, les nombreuses hypothèses explorées jusqu’ici par la Direction de la santé publique (DPS) de l’Estrie demeurent infructueuses.

Des six personnes qui ont contracté la maladie pulmonaire, cinq proviennent de Granby et une réside à l’extérieur. Le sixième cas, identifié à la fin du mois dernier, est similaire aux autres: il s’agit d’une personne âgée  de 65 ans et plus initialement aux prises avec des problèmes de santé. Le fait que les cas se déclarent au compte-gouttes, ce qui n’est pas classique, complexifie les démarches des autorités, qui mènent une vaste enquête.

«Habituellement, quand on a une source commune dans l’environnement qui est très contaminée, ça va créer plusieurs cas de maladie dans un espace-temps rapproché. C’est ce qui nous aide, d’ailleurs, à la trouver. Là, c’est comme si on avait une source contaminée à bas bruit qui est assez diffuse», résume la directrice de la DSP, Dre Mélissa Généreux.

Outre le fait qu’elles aient toutes fréquenté certains lieux publics (centre-ville, épiceries et centre commercial, notamment), aucun dénominateur commun ne permet de savoir de quel mécanisme d’aérosolisation proviennent les gouttelettes ou des microgouttelettes contaminées par la bactérie legionella qui ont été respirées par les malades. Précisons que la bactérie de la legionella tend à proliférer dans l’eau stagnante, surtout si elle est chaude.

Par ailleurs, il n’est pas exclu que plus d’une source soit responsable de ces six cas. «Ça devient très difficile à dire. Est-ce que c’est lié au fait de vivre à Granby ou de fréquenter des lieux de Granby, par exemple sur l’axe de la Principale? Ce sont deux hypothèses», vulgarise Dre Généreux. Cette dernière rappelle qu’un travail colossal avait été abattu lors de l’éclosion de neuf cas en 2017; l’enquête n’avait pas permis de trouver une réponse.

Outre les tours de refroidissement et les fontaines, qui ont été scrutées à la loupe  à ce moment, de très nombreuses autres hypothèses ont été examinées par les spécialistes en collaboration avec la Ville de Granby et divers ministères, par exemple les activités industrielles.

«On a aussi regardé plein d’hypothèses qui ont toutes été écartées: les bassins d’eaux usées, les camions de pavage qui émettent des vapeurs d’eau, des changements au niveau des infrastructures ou de l’eau potable. Il n’y a rien de plausible à ce niveau-là », déplore Dre Mélissa Généreux.

D’autres possibilités plus rares sont également explorées et celles soulevées l’an dernier sont vérifiées une nouvelle fois, par exemple les équipements de refroidissement et les fontaines. Chose certaine, les spécialistes sont à pied d’œuvre afin de «mettre le doigt sur le bobo», précise la directrice: «On ne prend pas la situation à la légère».

Plus de réponses sous peu?

Le sixième cas recensé le mois dernier pourrait apporter de nouvelles pistes au réseau de la santé. C’est qu’une culture d’expectoration faite auprès de la personne diagnostiquée pourrait permettre d’en savoir plus sur la souche de la bactérie contractée. Cette information pourrait contribuer à cerner à quel endroit celle-ci a proliféré.

«À date, ça a été un gros problème, parce qu’on n’avait jamais d’analyse de culture, soit parce qu’on n’a pas été capable d’aller les chercher chez les patients ou parce que les médecins ne l’avaient pas fait», explique la gestionnaire.

Le cinquième cas avait fait l’objet d’une telle analyse, mais celle-ci s’était avérée non fructueuse; la DPS est désormais en attente des résultats de celle faite auprès du sixième et espère qu’elles seront concluantes.

L’an dernier, l’éclosion avait cessé une fois les grandes chaleurs terminées, ce qui laisse croire au DSP qu’une tour de refroidissement aurait pu être en cause. Rappelons que ce type d’équipement avait été jugé responsable de l’éclosion qui a fait 13 morts à Québec, en 2012.