Granby: démolition d’un monument en l’honneur de l’ex-maire Boivin

MUNICIPAL. Le monument érigé en 1964 sur la rue des Érables en l’honneur de l’ex-maire de Granby Pierre-Horace Boivin et de son épouse, Frances, sera officiellement démoli; le lieu de son emplacement sera officiellement converti en un terrain résidentiel.

La décision a été entérinée le 3 décembre dernier par les élus, réunis en séance ordinaire. L’administration municipale compte réaménager cette parcelle de terrain gazonnée, située à l’angle de Paré. Pour ce faire, le tronçon sud de la rue des Érables, qui se sépare en deux embranchements à cet endroit, sera aboli: cela rendra possible l’agrandissement du parc Avery, situé tout juste en face, en plus de rendre vacant un terrain résidentiel où pourrait être construite une nouvelle demeure.

«C’est une perte de terrain totale. C’est de l’urbanisme d’une autre époque, alors qu’aujourd’hui, on cherche à densifier», explique d’emblée le maire, Pascal Bonin. L’élu mentionne d’ailleurs  au passage que l’endroit est «très mal fait». Selon lui, les changements qui seront apportés régleront simultanément un problème de circulation en plus de rapporter un revenu supplémentaire dans «la cagnotte de la Ville» grâce à un nouveau compte de taxes.

«[…] on estime que la valeur totale de l’immeuble avoisinerait les 354 695 $, soit 72 995 $ pour le terrain et 281 700 $ pour la résidence. Ces valeurs représentent des revenus annuels de taxation de 2 971 $», peut-on lire dans le sommaire décisionnel émis par la Ville. Des travaux d’un peu plus de 77 500 $ devront toutefois être exécutés pour mener à bien ce projet. On parle, entre autres, de l’aménagement d’une bordure sur le tronçon de la rue des Érables, de l’enlèvement de l’asphalte et de l’élimination de la fondation du tronçon.

Précisons que Granby a envisagé de simplement déménager le monument dans le parc Robert. Cette éventualité s’avèrerait toutefois pratiquement impossible à concrétiser, ce dernier ayant été construit directement sur place. «Des opinions d’experts ont été requises et ces derniers refusent de courir le risque de procéder au déplacement du monument. Selon les avis d’expert, le monument […] risque fort de se briser complètement lors de l’excavation et du déplacement», peut-on lire dans le document public.

La structure, qui visait à commémorer les 25 ans de l’arrivée à la mairie de M. Boivin, constituait, lors de son inauguration à l’été 1964, une fontaine. Puisque l’eau, avec les vents, avait tendance à se retrouver sur la chaussée et à la glacer, celle-ci a été mise hors fonction depuis bon nombre d’années.

La Ville compte trouver un autre moyen d’honorer la mémoire de l’ancien maire. Une plaque commémorative pourrait, par exemple, être aménagée dans un parc avoisinant si la famille le souhaite, précise le premier magistrat: «Ce qui est important pour le conseil, dans ce dossier-là, c’est de montrer le plus grand respect à la famille. On est tous d’accord avec ça». Ce dernier rappelle également que la structure ne constituait pas le seul hommage rendu à Pierre-Horace Boivin sur le territoire de Granby, le lac Boivin et la rue Boivin portant, entre autres, son nom.

Le monument de la rue des Érables fut offert, à l’époque, par la Jeune Chambre de Granby. Cette dernière avait procédé à une levée de fonds pour l’ériger au coût de 3500 $.