Consignation des bouteilles de vin: «Il faut passer à l’action»-Alexandre Legault

ENVIRONNEMENT. La campagne SAQ-Consigne récemment lancée à Montréal, qui vise à faire pression sur la Société des Alcools du Québec (SAQ) et sur le gouvernement Legault pour que soit instaurée une consigne sur les bouteilles de vin, a un écho en région: un Granbyen d’origine, Alexandre Legault, encourage ses concitoyens à y adhérer.

Connu pour avoir porté les couleurs de Québec solidaire dans Brome-Missisquoi lors des dernières élections provinciales, M. Legault a convoqué les médias locaux à la succursale de Bromont jeudi après-midi. Ce dernier a, à cette occasion, rapporté ses propres bouteilles vides au comptoir-caisse de la société d’état.

Il convie les autres clients à emboîter le pas en signifiant à l’employé qui les servira, dans la bonne humeur, qu’ils souhaitent la mise sur pied d’un système de consignation. «Maintenant qu’on a signé le Pacte (pour la transition), il faut passer à l’action», lance-t-il, espérant que l’initiative sera massivement relayée sur les médias sociaux par ceux et celles qui la soutiennent.

Le jeune homme rappelle que selon un sondage omnibus de la firme SOM réalisé en 2017 auprès de 1065 répondants, 91 % de la population québécoise serait en accord avec l’instauration d’un tel mécanisme. «La consigne, c’est un geste qui fait déjà partie des habitudes de vie des Québécois. […] C’est pas mal plus simple que de développer de nouvelles technologies qui, jusqu’à présent, n’ont pas fonctionné», plaide-t-il.

Il est impératif que le verre soit revalorisé; pour ce faire, la seule issue possible, à son avis, est que soient réacheminés ces récipients vers des usines appropriées comme celle de Montréal, Owens Illinois. Selon lui, les coûts ne seraient pas exorbitants; des économies seraient même au rendez-vous, avance-t-il.

M. Legault énumère plusieurs autres avantages, dont la diminution de gaz à effets de serre et la création d’emplois. «C’est un no-brainer. C’est à se demander pourquoi on ne l’a pas en ce moment», plaide-t-il, laissant sous-entendre que du lobbying pourrait expliquer le tout.

Des déchets cachés

Il est impératif que la réalité actuelle change, soutient le militant écologiste: «En ce moment, les bouteilles de vin qui s’en vont dans nos bacs bleus se mêlent dans le reste des matières: plastique, carton, papier. Ça contamine les autres matériaux et en plus, les bouteilles de vin se cassent et deviennent pratiquement non recyclables rendues à destination».

Si le verre est d’une certaine façon revalorisé, le phénomène est loin d’être «favorisé comme il devrait l’être». «Le verre est recyclable à l’infini et là, on s’en sert en ce moment comme abrasif, déplore Alexandre Legault. On le mélange dans du béton, dans du ciment et dans de l’asphalte et on l’utilise comme remblais dans les sites d’enfouissements. […] C’est encore un déchet, on fait juste le cacher».

Selon  un article publié le 16 janvier dans La Presse, près de 100 millions de bouteilles de vin aboutiraient directement au dépotoir, chaque année en province. Le Québec et le Manitoba sont les deux seules provinces canadiennes à être dépourvues d’un système de consignation leur étant dédié.