Services de police: une «très bonne écoute» de la ministre Guilbault, dit Bonin

SÉCURITÉ PUBLIQUE. Le maire de Granby, Pascal Bonin, ressort satisfait de la rencontre qu’il a eue vendredi dernier, en compagnie de ses homologues de Saint-Jérôme et de Saint-Jean-sur-Richelieu, avec la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, relativement au financement des services de police.

M. Bonin fait front commun avec Stéphane Maher et Alain Laplante pour mettre fin à l’iniquité qui, selon eux, prévaut. Les villes des trois maires possèdent toutes un corps policier municipal de «niveau un» et ne bénéficient actuellement d’aucune aide gouvernementale. Québec a pourtant annoncé, en décembre dernier, une aide financière de 33,1 millions $ pour aider les 1039 municipalités bénéficiant des services de la Sûreté du Québec (SQ).

Les trois premiers magistrats se sont déplacés à Québec, où ils ont été reçus par la nouvelle ministre Guilbault. En plus de livrer leur point de vue quant à la situation actuelle qu’il juge injuste, le trio a présenté trois scénarios à l’élue; ces propositions n’ont pas été détaillées aux journalistes. «On a eu une très bonne écoute et ça a bien été. Je n’ai que du positif à dire. […]Très honnêtement, on a bien plus de facilité à rencontrer un ministre caquiste qu’un ministre sous l’ancien gouvernement», explique Pascal Bonin.

Celui-ci s’attend à un retour du cabinet de la ministre «d’ici quelques semaines», le temps que Mme Guilbault s’approprie le dossier et soupèse les différentes options proposées.

Rappelons que le maire Bonin déplore depuis plusieurs années le fait que les Granbyens et Granbyennes payent l’entièreté de la facture du Service de police de Granby (SPG) en plus de contribuer, par le biais de leurs impôts provinciaux, au Fonds des services de police (FSP), qui soutient les municipalités desservies par la SQ.

La facture actuelle dévolue aux services policiers met  une pression importante sur le budget municipal, déplore-t-il: «Ce n’est pas compliqué, à Granby, par rapport à une ville qui est avec la SQ, c’est le double! C’est important aujourd’hui, et ça va encore l’être dans les années futures».

Tête-à-tête avec Cusson

Le maire Bonin a aussi eu, en marge du Caucus des cités régionales de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), le 8 février dernier, l’occasion de discuter avec le président de l’instance, Alexandre Cusson. Sentant que Granby était littéralement «abandonnée», M. Bonin avait fustigé l’UMQ en décembre dernier dans les médias.

Celui-ci ne digérait visiblement pas que M. Cusson ait parlé «d’équité» lors de l’entente qui s’est conclue avec Québec relativement à l’aide de 33,1 millions $. Les deux élus ont eu l’occasion de se partager leurs points de vue respectifs. «Ça s’est fait de façon cordiale», commente le premier magistrat.

Pas de «taxe police» pour Granby

Si la Ville de Saint-Jérôme a instauré, le mois dernier, une «taxe police» de 95 $ qui s’ajoute au compte de taxes de ses contribuables afin d’éponger les frais de son service de police, Granby n’entend pas emboîter le pas. Bien qu’il respecte la décision prise par l’administration municipale de Saint-Jérôme, le maire Bonin n’entend pas privilégier cette avenue, et ce, même si la facture du SPG augmente d’environ 10 % annuellement.

«Ce serait d’appliquer une taxe mur à mur qui affecterait autant les gens les plus pauvres que les plus riches. […] Ce n’est pas notre tactique, ni notre façon de voir les choses», fait-il valoir.

Un peu plus de 20,3 millions $ sont consacrés à la sécurité publique en 2019 au sein du budget de Granby; environ 75 % de ce montant est dédié au SPG.