Quand l’intelligence artificielle optimise les activités d’un centre de tri

AFFAIRES. Confrontée à des changements importants dans le secteur des matières recyclables, Sani-Éco a dû s’adapter aux nouvelles réalités du marché. Une réflexion qui a mené l’entreprise de Granby à recourir à l’intelligence artificielle et à la robotique. Une modernisation des opérations évaluée à 5,5 M$.

En activités depuis près d’une vingtaine d’années, le centre de tri de la rue Édouard a eu droit à une bonne cure de jouvence avec l’arrivée de nouveaux équipements conçus par la firme Machinex en décembre dernier.

Depuis la mise en activation d’un «séparateur balistique« et de trois «trieuses optiques», la capacité de matières recyclées traitées est passée de 10 à 20 tonnes à l’heure. Une optimisation des opérations devenue nécessaire pour satisfaire les clients de Sani-Éco.

«Plus ça va, plus les papetières sont très exigeantes avec la matière première surtout pour le papier journal.» «Quant à la Chine, elle n’a jamais fermé ses portes. La Chine a augmenté le niveau de qualité accepté. Si on arrive avec une qualité acceptable, les portes sont ouvertes (…). Dès qu’on atteint la qualité requise par la Chine, nos papetières nord-américaines (Kruger, Cascades, etc.) acceptent la matière», a expliqué Julie Gagné, directrice des opérations chez Sani-Éco.

Selon la porte-parole de Sani-Éco, les robots acquis, qui sont notamment en mesure de reconnaître le plastique et les cartons multicouches (cartons de lait) et de jus), sont les plus grands alliés des trieurs sur la ligne de production.

«On augmente le volume de productivité tout en allégeant le travail des employés. On vient de changer leur travail. Au lieu de faire du tri, ils vont plus surveiller la qualité de la matière», a indiqué Mme Gagné.

Outre l’avènement de la robotique et de l’intelligence artificielle entre les murs du centre de tri, l’entreprise en a profité pour ajouter un séparateur de carton (en début de ligne de production), deux cribles et une presse linéaire pour la mise en ballots des matières.

Notons que les robots trieurs développés par Machinex sont les tout premiers automates du genre à avoir été installés au Canada.

Encore de l’éducation à faire

La robotique et l’intelligence artificielle, c’est bien. Mais l’effort déployé par monsieur et madame tout le monde pour assurer une matière recyclable de choix a toujours sa raison d’être en 2019, soutient Julie Gagné. Aux dires de la directrice des opérations chez Sani-Éco, il y a encore de l’éducation à faire.

«On demande aux gens et on le répète: il faut mettre la récupération en vrac dans le bac. Si ce n’est pas en vrac, on n’est pas capable de le traiter. C’est vraiment important que le message passe. Pas dans le Publisac ni dans une boîte de carton…en vrac!», a rappelé Mme Gagné.

Et qu’en est-il du marché du plastique alors que la crise du recyclage a frappé fort chez certains joueurs de l’industrie?

«Il y a un marché pour le plastique code1 (bouteilles de boissons) et code 2 (contenants de produits alimentaires). La problématique du marché, c’est les sacs de plastique (…). Souvent dans les sacs de plastique, il va y avoir une feuille de carton plat dans le fond, de la ficelle. Et ce sont des contaminants pour le recycleur qui veut récupérer ces sacs de plastique», a déclaré Julie Gagné.

Avec ces nouveaux investissements, Sani-Éco se dit prête à faire face aux défis du marché des matières recyclables. «On va regarder pour aller chercher d’autres matières pour venir en aide à d’autres centres de tri. On est maintenant capable d’accepter plus de matières», a confié la porte-parole de l’entreprise.

Rappelons que Sani-Éco a décroché, l’an dernier, un contrat de cinq ans d’une valeur de 33,6 M$ pour la gestion des trois collectes sur le territoire de la MRC de La Haute-Yamaska.