Une dame de 92 ans secourue d’urgence grâce à trois coups de téléphone

INTERVENTION. Victime d’un arrêt cardiaque, une dame de 92 ans, de Granby, doit la vie à un appel de courtoisie du programme d’assistance individuelle aux personnes retraitées (PAIR). Des coups de téléphone qui ont fait toute la différence, rappelle la Fondation Pierre Jules Crevier qui administre le service dans la région.

Le 16 mars dernier, la vie de la nonagénaire bascule. À 8h30, comme à l’accoutumée, le programme PAIR loge un appel automatisé pour s’assurer du bien-être de la citoyenne. Aucune réponse de sa part. Après deux tentatives, un signal d’alarme est dirigé vers la centrale 911 et le Service de police de Granby. Des policiers se présentent au domicile de la dame et la retrouvent gisant au sol. Conduite à l’hôpital, elle se remet finalement de son infarctus. D’ailleurs, après une série d’examens, les médecins en sont venus à la conclusion que la dame a passé plus de huit heures sur le plancher. De retour à la maison, elle reçoit de nouveau son appel PAIR tous les matins.

«On est la seule organisation à travers la province de Québec à avoir une entente avec la Ville de Granby.» «Ce sont les policiers et le 911 qui gèrent les alertes. Dans les cinq dernières années, c’est au moins un sauvetage par année. Pour notre dame de 92, sans cet appel, elle aurait pu mourir», a indiqué Hélène Champagne, responsable de PAIR à la Fondation Pierre Jules Crevier.

Seulement l’an dernier, 116 alertes PAIR (fondées et non fondées) ont été déclenchées à Granby. Autre cas. En mars 2018, un homme de 86 ans a fait une mauvaise chute après avoir été victime d’un malaise. Incapable de se relever, l’utilisateur du service d’appels automatisés a été rescapé à son tour par des policiers.

Utile, mais méconnu

Implanté officiellement à Granby depuis 2004, le programme PAIR compte aujourd’hui une centaine d’abonnés actifs. Une statistique bien peu élevée aux yeux d’Hélène Champagne qui aimerait bien voir le nombre d’abonnés progresser.

«Malheureusement, c’est pas une priorité le programme PAIR malgré toutes les rencontres dans les résidences et les associations qu’on a pu faire», a confié Mme Champagne. Selon la porte-parole de PAIR, les raisons sont multiples.

«C’est pas pour eux autres (les aînés), ils sont trop jeunes, ils ont peur d’être esclaves du téléphone (…). C’est gratuit et ça sauve des vies.»

Mme Champagne, qui s’occupe de PAIR avec l’aide d’une autre bénévole, rencontre chaque nouvel abonné pour présenter le modus operandi du système automatisé. «Pour les appels de sécurité, on se rend à la maison des gens pour leur expliquer comment ça fonctionne. C’est obligatoire.» «Quant aux documents (coordonnées, numéro de téléphone, non d’un répondant, etc.) qu’on transmet au poste de police, ils doivent être signés par les personnes. C’est une exigence du programme PAIR.»

Pour les membres de la famille de l’abonné, le recours à PAIR se veut un outil de prévention des plus importants aux dires de Luc Perron, de la Fondation Pierre Jules Crevier. «Ceux qui sont bien contents de ce service, ce sont les proches de l’aîné qui vivent à l’extérieur de la région. C’est une belle sécurité», a déclaré le directeur de la Fondation.

Rappelons que le service PAIR est offert 365 jours par année. Tous les appels de courtoisie se font entre 7h et 11h en matinée. Pour information: www.fondationcrevier.ca ou 450 375-1153.

 

Programme PAIR en bref

-57 888

Le nombre d’appels générés par le système en 2018. De ce nombre, il y a eu 19 628 appels de sécurité, 37 835 rappels de prise de médicaments et 425 rappels «L’heure du repas».

-84

La moyenne d’âge des utilisateurs pour les appels de sécurité.

-74

La moyenne d’âge des abonnés au rappel de médicaments.

-289

Le nombre de personnes qui se sont inscrites au service depuis 2004. Actuellement, PAIR dessert 109 abonnés actifs.

Source: Fondation Pierre Jules Crevier