Décès de la fillette à Granby: la DPJ s’active à réduire sa liste d’attente

ENFANCE. Avec une moyenne de 160 signalements par  semaine, la Direction de la protection de la jeunesse de l’Estrie assure prendre toutes les mesures nécessaires pour optimiser ses interventions. C’est le message qu’a livré le directeur intérimaire de l’organisation, Alain Saint-Pierre, entré récemment en poste à la suite du décès de la fillette à Granby.

«On est conscient que la population a sans doute plusieurs questions à notre égard et on va y répondre de la façon la plus claire et transparente possible», a déclaré d’emblée Alain Saint-Pierre en entrevue téléphonique avec GranbyExpress, cet après-midi.

Venu en relève après le retrait temporaire du directeur Alain Trudel, M. Saint-Pierre a fait le point sur l’état de la situation suite au décès tragique de la fillette de Granby. À l’heure actuelle, c’est plus de 450 dossiers en attente d’évaluation seulement en Estrie.

«Depuis les tragiques événements de Granby, nous sommes déjà en action pour essayer de corriger le tir sur certains événements», a laissé savoir le directeur intérimaire de la DPJ.

Face à une pénurie de main-d’œuvre, la DPJ a dû faire preuve d’imagination pour réduire le délai de traitement des signalements. Plusieurs avenues ont été explorées, dont le recours à des intervenants à la retraite.

«Il y a une codification dans les situations des enfants. Un code 1, pour nous, c’est une intervention immédiate jour, soir, nuit. Un code 2, c’est une intervention où la sécurité de l’enfant est à risque et on y va dans les 24 heures. Ce type de cas-là, c’est 25 % de l’ensemble des situations dont on s’occupe. Ces attentes-là sont rencontrées dans 100 % des cas. Je pense que c’est un message important qui devrait rassurer la population sur nos capacités à protéger les enfants.»

Quant aux autres dossiers (code 3), le temps d’attente est de six mois en Estrie. M. Saint-Pierre admet que ce contexte n’a pas sa raison d’être. «Aucun enfant ne devrait être sur une liste d’attente au Québec. Mais malheureusement, il y a une hausse de signalements qui est constante d’année en année. En Estrie, par exemple, l’année dernière, on a eu 1000 signalements de plus que l’année d’avant.»

Enquête interne

Amorcée depuis plusieurs jours, l’enquête interne menée à la DPJ se poursuit, a fait savoir Alain Saint-Pierre. «Ils (enquêteurs) suivent un protocole bien déterminé à l’intérieur duquel ils étudient le dossier, rencontrent les personnes impliquées (intervenants, cadres, etc.) et des experts externes pour avoir une opinion sur les services qui ont été rendus. Et c’est en se basant sur ce matériel qu’ils écrivent leur rapport et font leurs recommandations. Nous, notre participation, c’est plus à titre de témoins.»

Par ailleurs, le rapport, attendu au plus tard à la fin, ne sera pas rendu public. Les recommandations vont l’être, a mentionné M. Saint-Pierre.

«Notre position à ce moment-ci, c’est qu’on va s’employer à mettre en œuvre sur-le-champ l’ensemble des recommandations qui pourraient y être contenues parce qu’on peut anticiper que les autres enquêtes, ça va être long»,  a expliqué Alain Saint-Pierre.