Parc national de la Yamaska: en grève générale illimitée dès samedi

GRÈVE. Les visiteurs qui voudront se rendre au Parc national de la Yamaska samedi pourront le faire, mais ils seront accueillis par une soixantaine de piqueteurs à l’entrée du site. Ceux-ci se joindront au mouvement de grève générale illimitée qui touche déjà certains établissements de la Sépaq dans la province.

Les manifestants qui seront présents n’empêcheront pas les adeptes de plein air à entrer sur le site. Cependant, certains services pourraient ne pas être offerts, comme l’explique Jean-François Sylvestre, président de la région de Montréal-Laval-Montérégie pour le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).

«Une cinquantaine d’employés environ travaillent dans le parc pendant la période estivale, fait remarquer le principal intéressé. Là, ça va être trois ou quatre gestionnaires qui vont s’en occuper. Ça veut dire qu’il va y avoir des délais. On pense que probablement la plage va être fermée et que les centres de location vont être au minimum si le service peut être donné. Les services sanitaires sont normalement nettoyés trois fois par jour, mais là, ce sont les gestionnaires qui vont devoir faire ça.»

Au moment d’écrire ces lignes, quelque 300 personnes sont en grève générale illimitée dans la Sépaq puisque la convention collective est échue depuis le 31 décembre 2018. Les principales demandes sont: une hausse de salaire de 3,5 % à 4 % par année et de revoir la classification des corps d’emploi.

«Les négociations sont commencées depuis six mois et c’était surtout ce qui touchait la convention collective, ce qu’on appelle le normatif, explique M. Sylvestre. Quand on est arrivé à la mi-juin pour commencer à parler du [volet] salarial, c’est vraiment là-dessus que le bât blesse. On a une problématique à s’entendre.»

«Jusqu’à maintenant, on discute avec la Sépaq, mais normalement, elle va chercher ses mandats du Conseil du trésor. Notre président général, ce matin (17 juillet), a demandé de rencontrer le président du Conseil du trésor pour essayer de faire débloquer cette partie de négociations qui n’avance pas du tout.»

Samedi matin, 23 parcs nationaux, y compris celui de la Yamaska, se joindront à la grève générale illimitée puisqu’aucune entente n’est encore survenue. Au total, 1 800 personnes seront impliquées dans le mouvement.

«On va être là pour faire du bruit. On veut informer la population qui va se rendre dans les parcs, mais on ne bloquera pas l’accès», assure M. Sylvestre.

Un conciliateur pour rapprocher les parties

Bien que la partie patronale ne veut pas entrer dans le détail de ce qui s’est discuté à la table des négociations, elle affirme toutefois que lundi dernier (15 juillet), une offre salariale a été soumise aux syndiqués, mais elle n’a pas eu l’effet escompté.

«C’est une offre qu’on jugeait porteuse, on croyait qu’on était en mesure, à partir de cette offre-là, d’en arriver rapidement à une entente, commente Simon Boivin, responsable de la relation avec les médias à la Sépaq. Par contre, hier (16 juillet), on a reçu de la part du Syndicat une contre-offre qui nous a choqués et qui nous a extrêmement déçus parce qu’elle va bien au-delà de la capacité de payer de la Sépaq. Voyant ça, on a demandé à ce qu’un conciliateur soit désigné par le ministère du Travail pour tenter de rapprocher les parties parce que sur la base de ce qui avait été déposé, on ne voyait pas comment on pouvait poursuivre la négociation.»

La semaine dernière, la Sépaq a envoyé une communication aux gens qui avaient réservé un séjour dans un parc national que «les établissements demeureraient ouverts, mais qu’ils seraient  opérés à effectif réduit et que ça aurait donc nécessairement un impact sur l’offre d’activités.»

À l’heure actuelle, la majorité des gens ont conservé leur réservation, mais c’est «quelque chose qui peut évoluer au jour le jour». Les visiteurs qui se déplaceront malgré le débrayage auront une compensation qui leur sera offerte. Ils pourront aussi décider de déplacer leur séjour, se le faire créditer voir même rembourser.

«On veut qu’il y ait le moins d’impacts négatifs possibles subis par les Québécois qui découlent de la négociation de ces conventions collectives, insiste Simon Boivin. On ne ménagera pas les efforts; on veut en arriver à une entente. On espère trouver une voie de passage pour un contrat de travail négocié satisfaisant pour les deux parties. C’est pour ça qu’on pense que c’était la bonne décision que la Sépaq demande un conciliateur qui va venir jeter un regard impartial sur ce qui est effectivement sur la table de part et d’autre et qui va peut-être pouvoir nous rapprocher à travers ces négociations.»

Pour le moment, aucune date n’a été fixée quant à une éventuelle entente entre les deux parties impliquées.