Usine Stedfast: après les odeurs, le bruit infernal

VOISINAGE. Le vrombissement constant d’une machine industrielle installée récemment à l’usine Stedfast cause des ennuis à des résidents de la rue Cowie. Ces derniers doivent endurer le bruit infernal, 24h sur 24, 7 jours sur 7, au détriment de leur qualité de vie. Une situation qu’ils jugent inacceptable.

Propriétaire de la Vitrerie Maurice depuis 1971, Michel Flesch affirme avoir toujours eu une bonne relation avec son voisin (Stedfast). Si par le passé, Stedfast, sise sur la rue Saint-Charles Sud, a fait parler d’elle pour des problèmes d’odeurs, tout est revenu au beau fixe à la suite de corrections apportées par l’entreprise, soutient M. Flesch. Mais depuis le printemps, l’homme d’affaires, qui possède également des immeubles à logements à proximité de l’usine, n’en peut plus. La mise en marche d’un nouvel équipement chez Stedfast a changé sa qualité de vie du tout au tout.

«Je suis allé les rencontrer et on m’a dit: tu vas être obligé d’endurer ça à l’année (…). Avant qu’il y avait un bruit chez Stedfast, j’avais le numéro de téléphone des contremaîtres. Je pouvais les appeler s’ils avaient laissé marcher une machine la fin de semaine. Ils venaient éteindre la machine et on retrouvait notre tranquillité.»

Michel et Ginette Flesch et leur locataire, Jacques Allard, en ont marre du bruit engendré par l’usine Stedfast. Photo: GranbyExpress-Éric Patenaudeachine et on retrouvait notre tranquillité.»

Le scénario est tout autre depuis les dernières semaines. C’est au moment du retour à la normale des eaux de la rivière Yamaska après la crue printanière que Michel Flesch a remarqué la hausse du bruit provenant de Stedfast.

«Ils (Stedfast) avaient un problème de senteurs. Je ne peux pas rien dire contre ça. Ils travaillent à régler le problème. La seule chose, c’est qu’ils règlent la senteur, mais là, on a un problème de bruit. »

Jacques Allard, l’un des locataires de M. Flesch, en a marre du bruit engendré par son voisin industriel. «On a de la misère à attendre l’eau de la rivière. Avant, c’était reposant et c’était une quiétude. Aujourd’hui, il faut fermer les châssis.»

«Je suis ici depuis 1971 et je n’ai jamais eu de problèmes avec Stedfast. Je les appelle, ils me rappellent et on s’arrange bien. Mais cette année, depuis qu’ils ont installé cette machine (…). J’appelle et on ne me rappelle pas.»

Peur de perdre des locataires

Michel Flesch ne s’est pas contenté de la réponse laconique de l’entreprise au sujet du bruit constant. Il y a quelques semaines, le Granbyen a déposé une plainte à la Ville de Granby et s’est aussi adressé à la Direction régionale du ministère de l’Environnement dans l’espoir faire bouger le dossier. Il est toutefois resté sur son appétit.

«À l’environnement, on m’a dit que c’est un nouveau système qui est en rodage et qu’on allait leur demander de réduire le bruit le soir et la fin de semaine.»  Et depuis cet entretien avec un représentant du Ministère, la donne n’a toujours pas changé.

Tracassés par le vacarme, Michel Flesch et sa conjointe, Ginette, affirment ne plus profiter de leur cour arrière aménagée aux abords de la Yamaska. Et comme une tuile n’arrive jamais seule; certains de leurs locataires exaspérés par le bruit pensent déjà à faire leurs boîtes en vue d’un éventuel déménagement.

«Ici, c’est la campagne en ville. On espère que ça va se régler», exprime Ginette Flesch.

Granby Express a tenté d’obtenir les commentaires de la direction de Stedfast, sans succès. Selon nos informations, l’entreprise serait en arrêt de production jusqu’au 5 août prochain.