Stage au Cambodge en soins infirmiers: une expérience «enrichissante» et «inoubliable»

ENTRAIDE. Douze étudiants accompagnés de deux professeures en soins infirmiers du Cégep de Granby vivront une expérience hors de l’ordinaire dans quelques semaines. Ils s’envoleront au Cambodge en mars pour pratiquer leur futur métier dans un environnement bien différent de celui qu’ils connaissent, ici, au Québec.

Une telle aventure d’une durée d’un mois ne se prépare pas seulement en quelques jours; bien au contraire. Depuis deux ans, le groupe amasse des sous pour défrayer ce long voyage, qui est à une vingtaine d’heures de vol du pays. Et c’est sans compter la panoplie de vaccins que les jeunes doivent recevoir pour leur sécurité.

Le stage au Cambodge n’est pas obligatoire pour les étudiants; ceux-ci doivent s’inscrire pour soumettre leur candidature. «C’est un privilège qu’ils ont d’y participer, explique Amélie Gadbois, enseignante en soins infirmiers qui accompagnera les jeunes au Cambodge. Ils doivent s’inscrire, se vendre comme individu et ensuite, on les sélectionne [selon certains critères]. On ne prend pas nécessairement les meilleurs étudiants, mais ils ne doivent pas être en difficulté scolaire. Ils doivent être conscients que c’est très prenant pendant deux années.»

Depuis une quinzaine d’années, les étudiants en soins infirmiers peuvent aller pratiquer leur métier à l’étranger, mais aussi, découvrir une culture différente.

«[Le stage] a un gros impact sur les liens d’amitié entre les étudiants, fait remarquer Mme Gadbois. Ils vivent ensemble pendant un mois.  J’en connais beaucoup qui sont maintenant sur le marché du travail et qui continuent de faire de l’aide humanitaire. Ça a changé leur vision.»

Il y a quelques années, le stage en soins infirmiers se donnait à Haïti, mais l’instabilité politique a fait en sorte que l’expérience était de moins en moins sécuritaire. Au Cambodge, ce n’est pas quelque chose de problématique et l’endroit est sécuritaire, assure l’enseignante Amélie Gadbois.

«Il y a quand même une belle stabilité [au Cambodge] au niveau politique. Les gens sont très accueillants. À Haïti, des fois, on pouvait ressentir des tensions quand on arrivait. Ça, on ne le vit pas au Cambodge. Les conditions de stages sont beaucoup plus semblables à ce qu’on voit ici au Québec. On peut donc plus facilement aller atteindre nos objectifs de stage et c’est plus intégrateur pour les étudiants.»

S’ouvrir sur le monde

Vivre une expérience de soins infirmiers dans un autre pays permet, selon l’enseignante Amélie Gadbois,  d’ouvrir des œillères «sur les difficultés que les autres personnes peuvent avoir comparativement à ce que nous vivons ici».

«Ça apporte une approche différente, je pense, quand les étudiants vont entrer sur le marché du travail, note-t-elle. Ça ouvre une barrière aussi sur les immigrants et leur réalité. C’est sûr que ça a un impact. Le côté familial est hyper développé là-bas. Les familles s’occupent beaucoup de leur monde. L’entraide est vraiment présente comparativement à ce qu’on voit ici, où on est plus individualiste.»

«C’est un gros changement;  les soins dans les hôpitaux là-bas sont payants, fait remarquer Mme Gadbois. C’est quelque chose qui est difficile souvent pour les étudiants. Il peut y avoir des gens qui ont besoin de certains soins, mais qui ne peuvent pas les recevoir parce qu’ils n’ont pas les moyens de les payer. Les étudiants ne peuvent donc pas les [soigner]. Ça peut être difficile.»

Même si le stage au Cambodge nécessite une grande implication, Émilie Couture, qui vivra sa première expérience d’ici quelques mois, se réjouit de participer à l’aventure.

«Je trouve que c’est une opportunité de faire ce stage-là à l’international et de pouvoir sortir un peu des stages communs pour aller découvrir d’autres cultures et essayer d’apporter notre aide aux gens, affirme-t-elle. C’est une belle chance de pouvoir partir un peu vers l’inconnu, mais en même temps, d’apporter notre petite touche là-bas pour les aider.»

Au Cambodge, les étudiants et le personnel enseignant bénéficieront de l’aide de deux traducteurs pour pouvoir communiquer efficacement avec les patients. Durant leur séjour, ils iront, entre autres, dans des orphelinats et des dispensaires pour remettre des médicaments, mais ils en profiteront aussi pour réaliser des activités culturelles.

Bien que cette aventure amène son lot de défis, la future infirmière conseille aux nouveaux étudiants d’embarquer dans le stage puisqu’il permet une ouverture sur le monde.

«Le compte à rebours commence à se faire, précise-t-elle. Nos billets d’avion sont achetés et on dirait que tout se concrétise vraiment. On arrive de plus en plus près.»