Commotions cérébrales: un expert se prononce

SANTÉ. Approché par le Granby Express pour commenter le dossier traité sur les commotions cérébrales, le neuropsychologue et professeur à l’Université de Montréal, Dave Ellemberg, a rappelé que les équipes ne doivent pas avoir leur propre plan de match, mais qu’elles doivent «suivre des lignes directrices universelles [… ] qui se basent sur la science et sur les meilleures pratiques».  

«C’est essentiel de comptabiliser les commotions, mais aussi de noter la récupération de l’athlète, insiste l’expert. Pourquoi c’est important? Parce que les instances gouvernementales, les différentes politiques de l’association et des équipes vont dépendre de ces données-là. Il est peu probable qu’un athlète qui retourne au jeu après une commotion cérébrale à l’intérieur d’une semaine ait bénéficié du repos dont il avait besoin.»

Dave Ellemberg est neuropsychologue et professeur à l’Université de Montréal.

Est-ce qu’il y a une amélioration dans le traitement des commotions cérébrales au sein des équipes sportives? «Pour moi, c’est très variable, note le professeur à l’Université de Montréal. Je vois qu’il y a des équipes qui font un excellent travail […] par contre, j’en vois encore d’autres qui gèrent très mal les commotions cérébrales.»

Selon M. Ellemberg, la violence dans le sport doit être au cœur de la sensibilisation puisque «les études suggèrent qu’une commotion cérébrale sur deux est causée par un geste de violence». Il reste donc «un bout de chemin à faire pour la sensibilisation dans certaines équipes, certains milieu alors que d’autres, vraiment, font un travail exceptionnel».

Une commotion cérébrale modifie pour toujours le cerveau en raison de plusieurs bouleversements chimiques. Le repos maximal d’un athlète est donc primordial, comme l’explique le neuropsychologue, qui rappelle que les effets sont cumulatifs.

«Ça prend jusqu’à un mois pour revenir, relate-t-il. Alors, c’est important que les athlètes puissent bénéficier du repos nécessaire. Plusieurs des protocoles encouragent des athlètes à reprendre leurs activités à l’intérieur de 48h. Ces protocoles-là, évidemment, n’ont pas pris connaissance des données de la science […] C’est important de bénéficier d’une bonne période de repos de probablement quatre ou cinq jours avant de reprendre des activités intellectuelles et physiques. Ceux qui n’en bénéficient pas sont souvent ceux qui s’en sortent beaucoup moins bien.»