Aide alimentaire: 322 000 Québécois en ont demandé pour une première fois

COVID-19. À peine deux mois après le début de la crise de la COVID-19, 10 % des Québécois ont dû se rendre à un comptoir d’aide alimentaire afin d’y recevoir des denrées pour eux ou leur famille indique un sondage commandé par La Guignolée des médias. C’est, donc 650 000 Québécois qui ont été contraints de demander l’assistance d’un comptoir, dont 322 000 pour la première fois.

Dans le même sondage, sans surprise, on apprend que 83 % des Québécois ressentent des sentiments négatifs. Ils se disent entre autres inquiets (49 %) anxieux (37 %), insécures (30 %), troublés et tristes (21 %) ainsi que frustrés et vulnérables (20 %).

L’avenir s’annonce sombre, car un Québécois sur cinq (18 %) ne pourra nourrir sa famille que pendant un mois après la fin de l’aide gouvernementale actuelle. D’ailleurs, un participant sur quatre (26 %) s’attend à devoir aider un proche sur ce plan au cours des prochains mois. Justement, 14 % des Québécois estiment très probable (4 %) et assez probable (10 %) l’utilisation d’un comptoir d’aide alimentaire.

L’enquête révèle aussi qu’un Québécois sur cinq (22 %) renoncerait à se procurer des aliments de base en cas de manque d’argent. De fait, plus de Québécois se résigneraient à faire des compromis autant dans leur alimentation que dans les produits hygiéniques, les médicaments d’ordonnance et l’hypothèque ou le loyer.

Malgré leur rôle capital, les comptoirs d’aide alimentaire semblent s’avérer une source d’embarras pour plusieurs participants, car 52 % des Québécois seraient peu (35 %) ou pas du tout à l’aise (17 %) de devoir s’y rendre. De même, 53 % seraient peu (26 %) ou ne seraient pas du tout à l’aise (27 %) de dévoiler à des proches qu’ils ont sollicité ce type d’aide.

Huit personnes sur 10 (78 %) jugent d’ailleurs que de fréquenter un comptoir illustre la pauvreté. À titre comparatif, 46 % estiment que d’acheter principalement des vêtements usagés symbolise la précarité. En revanche, 92 % des gens pensent que si les comptoirs étaient jadis utiles, ils sont désormais essentiels. Et sept personnes sur 10 (69 %) croient que s’ils étaient auparavant destinés aux défavorisés, n’importe qui peut désormais s’y retrouver.