Bouillon de projets pour la conteuse Marie-Pier Fournier

CULTURE.  COVID pas COVID, l’été se veut généralement calme dans le monde de la narration de contes. Pour la conteuse d’origine granbyenne, Marie-Pier Fournier, l’entracte estival qui pointe à l’horizon lui sera des plus salutaires pour relancer des projets artistiques qui sommeillent dans le fond du tiroir.

«Je suis conteuse et chanteuse de répertoires traditionnels. C’est un loisir et c’est une passion que j’ai depuis une dizaine d’années maintenant. Oui, il y a des spectacles et des rencontres, mais je tripe beaucoup sur la collecte d’histoires et de chansons auprès des aînés.»

Et alors que l’univers du conte s’accorde une pause (virus!!!), la conteuse Marie-Pier Fournier prend son mal en patience du mieux qu’elle peut.

«L’art du conte, c’est un art de proximité et avec la pandémie, c’est un peu plus difficile parce que tout se fait de façon virtuelle. Mais j’ai quand même pu faire un atelier avec une collègue conteuse via Zoom. Mais la vibe et le feeling ne sont pas les mêmes», raconte-t-elle.

Confinée au domicile de ses parents, Marie-Pier Fournier profite du retour au bercail pour plancher une série d’idées d’histoires à narrer.

«Le milieu du conte est en dormance l’été et ça me donne le temps de travailler sur des projets et des histoires.» «Présentement, je lis plein de livres sur l’histoire de Granby. C’est simple, je me gave d’histoires par les temps qui courent. Et dès qu’on le pourra, j’aimerais bien aller faire des recherches à la Société d’histoire de la Haute-Yamaska pour trouver des contes et des histoires à raconter. C’est dans mes plans», avoue la conteuse.

Technicienne en information au Collège Bois-de-Boulogne dans la vie de tous les jours, Marie-Pier Fournier projette également de s’attaquer à l’œuvre du célèbre Palmex Cox; cet écrivain et illustrateur granbyen bien connu pour son œuvre Les Brownies.

Recueil d’histoires

Coauteure de l’œuvre Raconte-moi tes souvenirs  qui met en lumière des contes et des chansons relatés par des aînés de la MRC des Jardins-de-Napierville, Marie-Pier Fournier caresse de lancer un recueil similaire à partir d’histoires issues de son coin de pays: la Haute-Yamaska. Un rêve qu’elle mijote depuis quelques années.

«En 2011-2012, avec une collègue conteuse (Nadyne Bédard), on a fait une collecte dans la MRC des Jardins-de-Napierville auprès de 260 aînés qu’on appelle nos porteurs de traditions. À la suite de ces rencontres, on a sorti un livre-CD grâce à une subvention du programme Nouveaux Horizons.»

Visite dans les CHSLD et les clubs d’âge d’or, soirées contes et chansons, collecte d’informations, spectacles. La conteuse granbyenne n’a pas lésiné sur le travail pour parvenir à ses fins. Voilà qu’elle aspire à revivre le même engouement en rédigeant un second ouvrage dédié aux récits et aux chansons d’ici avec la complicité des aînés de la Haute-Yamaska.

«C’est un projet super intéressant et ça permet de mettre les gens des villages sur la mappe.» «Et oui, j’aimerais ça le faire à Granby. C’est un grand rêve que j’ai de le faire dans quelques années ou bientôt si c’est possible (…).»

Selon Marie-Pier Fournier, la préservation des histoires des aînés mérite qu’on lui accorde une importance afin de garder le patrimoine vivant.

«Mon but, c’est d’axer le projet sur la transmission. Je ne veux pas sauvegarder (histoires, contes, récits, chansons) et laisser ça sur une tablette pour que ça prenne de la poussière. Le lien intergénérationnel, ça me tient à cœur et je ne veux pas que ça meure», conclut la conteuse.