Isolement: pas de problématique majeure selon Divers-Gens

COMMUNAUTÉ. Le confinement relié à la pandémie aura certainement isolé plusieurs personnes dans la communauté. Mais qu’en est-il de celles de la diversité sexuelle et de genre? Selon l’organisme Divers-Gens de Granby, «ça va quand même bien, mais il y a quand même certaines réalités à souligner».

«Je vous dirais que si on pense juste aux jeunes qui sont en questionnement, qui avaient l’école comme endroit pour ne pas être dans leur milieu familial qui ne les accepte pas nécessairement, là, avec la pandémie, ils se sont retrouvés à devoir être constamment [à la maison]», explique Cédric Champagne, coordonnateur pour Divers-Gens.

Il est évident que l’organisme a dû trouver des alternatives pour continuer de suivre sa clientèle alors que les écoles n’étaient pas accessibles.

«On utilise beaucoup le milieu de l’école justement pour faire ces suivis-là ou pour aller faire des interventions dans les classes, indique M. Champagne. Malheureusement, avec la pandémie, l’école n’était pas accessible. Il faut comprendre que les gens ne sont pas nécessairement à l’aise de dire qu’ils ont un suivi avec un intervenant. Donc, le prétexte de l’école, c’était bien parce que les jeunes n’étaient pas obligés de le dire.»

Et des suivis à distance étaient offerts, mais la réponse a été plutôt discrète.

«On n’a pas été contacté, poursuit le principal intéressé. On a publié le fait qu’on était là, qu’on pouvait faire des suivis. […] Les jeunes qu’on avait ne voulaient pas continuer de faire leur suivi parce que ça aurait été de devoir dire à leurs parents qu’ils allaient soit aller à une rencontre ou utiliser l’ordinateur pour une rencontre avec nous. Ce qu’on comprend. Les suivis qu’on avait avec eux pour les guider, pour démystifier les choses un peu, pour les amener à se découvrir ont dû arrêter.»

Si ailleurs dans la province le confinement a dégradé la santé mentale de certaines personnes, dans la région, Divers-Gens précise ne pas avoir été témoin de telle situation. L’organisme rappelle cependant l’importance de briser l’isolement et d’en parler.

«Quand on commence à se découvrir, quand on commencer à se poser des questions, le meilleur est vraiment d’aller vers les ressources et de ne pas rester pris avec ça, commente Cédric Champagne. Mais on n’a pas eu de besoin d’urgence de psycho-détresse [ou de toute autre problématique].»

«Pour finir sur une note positive, le confinement a aussi permis à un jeune de faire son coming-out et d’être bien accepté par sa mère», indique M. Champagne qui note que l’ouverture d’esprit est présente, mais qu’il reste encore du travail à faire au niveau de la démystification.